Algérie - A la une

Fatwa française pour Israël



Il n'y a pas si longtemps, l'ancien Premier ministre français, Manuel Valls, qui n'avait pas hésité à se présenter comme un grand ami de Tel Aviv, affirmait, lors d'une réunion publique organisée par le CRIF, que critiquer la politique d'Israël c'est presque sinon un «antisionisme» antichambre systématique de «l'antisémitisme». Le mot est lâché et la condamnation en référé pour quiconque ose suivre les traces de Dieudo, Soral et leurs frères. Paris a tenu à tracer une frontière carcérale entre une prise de position politique et une intention idéologique renvoyant la critique de la politique ségrégationniste de l'Etat hébreu au même délit que le négationnisme. Cette dictature de la pensée unique, lorsqu'il s'agit de défendre Israël, est le fait du poids considérable, et c'est un euphémisme, du lobby juif installé dans le pouvoir politique français et dans les rouages du show-biz et du monde de l'information et de l'édition hexagonale. Devant cette impasse provoquée, des intellectuels français se sont révoltés, façon de parler, s'interrogeant « sur le droit, en France, de contester la politique israélienne, de condamner son mépris du droit international, de dénoncer les injustices subies par le peuple palestinien » alors que les Palestiniens sont de plus en plus menacés par les projets d'expansion des colonies juives et des projets d'annexion et « le projet de redéfinir la nature même de l'Etat d'Israël ». En clair, ces penseurs, en publiant une tribune sur le site Mediapart, posent le problème dans toute sa nudité, luttant pour un droit, somme toute démocratique, de contester librement la politique israélienne. Affirmer, sans avoir peur des conséquences sur sa carrière professionnelle, qu'Israël est un Etat terroriste, voyou et raciste et que le peuple palestinien, victime d'un véritable génocide, est une espèce en voie de disparition. Ces intellectuels, de grands noms médiatiques, soutiennent qu'ouvrir cette porte, c'est s'exposer indéniablement « aux insultes, intimidations, pressions, amalgames, délégitimations, accusations infamantes d'antisémitisme», dénonçant cette « forme de peur et d'autocensure qui s'installe » en France. En France comme chez nos pseudo-intellectuels nourris au sein germanopratin, la norme est de raser les murs lorsqu'il s'agit d'évoquer le conflit palestino-israélien. Le mieux encore c'est de cracher sur le keffieh en accusant le faciès de terrorisme islamo-baathiste. Le nec plus ultra qui vous ouvre, directe, la porte de la célébrité médiatique et de se pointer devant la Knesset et d'aller tambouriner avec sa tête au mur des lamentations.


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