Algérie

L’abstention aurait-elle été plus importante que celle avancée officiellement?



Le FFS parle d’un taux de participation réel de 12% Lors d’une conférence de presse, tenue hier, en son siège, le FFS a estimé que le taux réel de participation se situerait entre 12 et 15%, alors que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales l’estime à plus de 35%. Dans une déclaration lue à la presse, le nouveau premier secrétaire du parti d’Aït Ahmed, Karim Tabou, a indiqué que «le chiffre officiel rendu public ressemble à ceux de Saddam et Poutine, même s’il est largement inférieur aux taux de participation annoncés lors des précédentes consultations». Il s’agit, selon lui, d’»un indice révélateur des difficultés qu’a le pouvoir à masquer l’étendue du désastre aux yeux d’une population et d’observateurs politiques avertis». En tout état de cause, il s’estime très heureux de partager cette ambiance et communion (abstention massive) avec la population, affirmant que le FFS sort très renforcé dans ce choix de boycott. Pour le premier secrétaire du FFS, la décantation a rendu visible deux pôles dans ce pays, le système et la société. Pour le nouveau promu à la tête du FFS, «une non campagne électorale marquée par l’absence de la population ne pouvait aboutir qu’à cette débâcle». Et d’ajouter que «l’extinction de toute vie politique depuis plusieurs années s’est retournée contre ses inspirateurs et le pouvoir ne s’en prendra qu’à lui-même». En tous les cas, souligne-t-il, «il s’agit d’un message très fort du peuple algérien au pouvoir de fait». A ce titre, il a appelé à ce que les choses changent et le système évolue. Dans un ton très critique, Tabou dira que le mensonge, l’argent et les allégeances partisanes ne suffisent pas, ajoutant que «seule la confiance du peuple est à gagner». Cela dit, le FFS considère qu’il ne prétend pas s’arroger ces résultats même s’il y a largement contribué. Pour Karim Tabou, les enjeux principaux de son parti demeurent l’ouverture vers la société avec une présence sur le terrain qu’il compte mener jusqu’à la tenue du congrès les 4, 5 et 6 septembre prochain. Par ailleurs, il soulignera que l’action de boycott menée par sa formation, tout au long de ce scrutin, est une réussite en dépit d’obstacles prévisibles et d’attaques inéluctables, en essayant de le placer dans la logique d’Al-Qaïda, tout en récusant toute sorte de violence. D’autre part, le FFS a dénoncé le fait que l’ENTV et la presse officielle ont boudé durant la campagne ses activités et que les articles des correspondants locaux ont été censurés. Dans le même ordre d’idées, il a lancé un défi aux partis qui ont battu campagne de rendre compte du nombre d’activités qu’ils ont tenues. «Plus de 85% des activités prévues dans les wilayas du pays ont été annulées», a-t-il martelé. Dans une lecture très acerbe, le plus vieux parti d’opposition souligne aussi que, «pour le pouvoir, il s’agit d’un désaveu et d’un échec». «D’autant que le pouvoir, a-t-il précisé, a imposé au peuple des options politiques de violences et de fraude.» Il s’agit en fait, soutient-il, d’élections qui essayent de maintenir tout en place, tout en faisant semblant de tout changer. Cette échéance, lance-t-il, n’est pas la seule et c’est un passage obligé et difficile pour le pouvoir. De ce fait, il condamne énergiquement ceux qui voulaient tenter de transformer cet échec législatif en atout de réussite pour les échéances et objectifs à venir. Karim Tabou est allé plus loin dans sa lecture politique prenant en dérision ses adversaires, pour dire qu’on a assisté après les résultats des élections à l’émergence d’un deuxième parti politique qui est celui des bulletins nuls, avec un décompte de 92 sièges, ce qui fait un tiers du parlement. Concernant la fraude, Karim Tabou, qui la considère comme étant «une donnée structurelle dans notre société», a tenu à souligner qu’elle a été toujours actionnée en amont et en aval en donnant en exemple «la fermeture de l’espace politique, l’utilisation de la justice pour intervenir dans les structures organiques des partis ainsi que le poids de l’administration». Enfin, pour Tabou, le 17 mai est un référendum contre le système et l’aboutissement de 16 ans de fraude.


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