Algérie

Khelli l'bir beghtah Pour ne plus marcher


Assurément, la guerre des chiffres a toujours fait rage entre les organisateurs et les forces de l'ordre. Les premiers parlent souvent de milliers de manifestants et les seconds de centaines.
Mais au-delà de cette diatribe statistique, c'est surtout le caractère des marches qui suscitent des interrogations. D'abord le fait que les Algériens ont renoué avec la marche après de longues années d'état d'urgence ' du reste toujours en vigueur au niveau de la capitale jusqu'à nouvel ordre ', ensuite le caractère hétéroclite des initiateurs qui se présentent tous de la mouvance démocratique quoique plusieurs d'entre eux soient plus affiliés à des syndicats qu'à des chapelles. D'où la «dispersion» et le manque de clarté autour des mots d'ordre même si tous convergent à revendiquer plus de démocratie. C'est pour cela que le véritable challenge des organisateurs de ces marches consiste à assurer la continuité de ces mouvements. C'est tout le problème de l'«agenda» dont parle un célèbre avocat sur la place d'Alger. Cela n'ôte en aucun cas la légitimité à tous ces jeunes qui veulent en finir avec le chômage endémique, la harga, la hogra et l'immolation, cette tragique innovation pratiquée jusque par les pères de famille. Cela n'empêche pas des figures du système sciemment dénoncé de refaire leur apparition, sautant opportunément sur toute occasion propice à leur retour aux affaires publiques, eux dont la responsabilité dans cette déshérence est largement engagée. Il reste qu'il faut vraiment écouter cette jeunesse déchirée entre plusieurs horizons bouchés, n'ayant, dans le meilleur des cas, qu'un poste de préemploi payé des clopinettes. A quoi sert-il de faire de longues et laborieuses études si c'est pour émarger au filet social ' Et c'est précisément sur tous ces domaines que les pouvoirs publics sont interpellés : acculés à en finir avec cette gouvernance à vue qui consiste à décider d'une chose et de son contraire quelques semaines plus tard. Plus tard, c'est trop tard. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
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