Algérie

Karim Tabbou. Secrétaire national à la communication du FFS



« La fraude est en cours » M Tabbou, qui s?exprimait hier à l?occasion d?une conférence de presse tenue au siège de son parti à Alger, a estimé d?emblée que « le plan mis en place par le fraudeur en chef - Ahmed Ouyahia - est d?ores et déjà mis à exécution ». A ce sujet, le conférencier a parlé de la délocalisation des électeurs, de l?encombrement programmé devant les bureaux de vote, de déchiquetage et maculage programmés des bulletins de vote pour les déclarer nuls lors des opérations de dépouillement. Il a également parlé de cartes vierges « en libre circulation », de rumeurs de violence délibérément distillées pour décourager les électeurs et de certains moudjahidine qu?on a conseillés de s?éloigner des partis politiques sous peine de voir leur pension d?invalide révisée. « Des listes virtuelles, explique l?orateur, avec de fantomatiques candidats non résidant dans la commune viennent s?ajouter à la pléthore de listes d???indépendants?? pour noyer le champ politique ». Plus grave encore, a-t-il ajouté, « des ministres impliqués dans la campagne électorale font un chantage odieux à la population. Ils promettent des projets et des enveloppes financières en contrepartie de leurs voix au profit des partis de l?administration ». L?orateur n?a pas ménagé la télévision nationale qui a fait le black-out sur la campagne électorale menée par les partis de l?opposition. Pour M. Tabbou, le FFS n?est pas pour autant défait par ce qu?il appelle les « intrigues de la police politique ». « Au contraire, le FFS, a-t-il dit, peut s?enorgueillir d?ores et déjà d?une victoire certaine ». A cet effet, le FFS compte opposer la mobilisation et la détermination de ses militants à ce qui s?apparente, aux yeux de ses dirigeants, à une machine de fraude. Dans son allocution, le conférencier n?a pas manqué aussi de vilipender le « mouvement » des archs qu?il a qualifié de « structure qu?on gèle et qu?on décongèle suivant les besoins et les visées du pouvoir ». Cette structure, faut-il le rappeler, a été derrière la dissolution des assemblées locales de Kabylie après une série de négociations échouées avec le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. « Ce que prépare le pouvoir en Kabylie est similaire au plan du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Ce dernier s?est retiré de Ghaza pour mieux contrôler la Palestine », a expliqué le conférencier. En guise de sensibilisation, le premier secrétaire national du parti, Ali Laskri, a rendu publique une lettre adressée aux citoyens, militants et candidats du FFS, laquelle correspondance a été lue par M. Tabbou. « Durant cette campagne, a-t-il écrit, le FFS a bel et bien réhabilité et pratiqué le débat politique ». Plus loin, le n° 2 du parti de Hocine Aït Ahmed a noté : « Nous ne devons pas nous laisser distraire par le diktat de l?instant, la vision à court terme et surtout pas par tout acte de nature à entretenir la confusion. » Faisant allusion à l?initiative du RCD portant sur une jonction entre les bases des deux partis pour le contrôle du scrutin, M. Laskri a estimé que « les alliances toujours nécessaires, voire indispensables, doivent obéir et répondre à un cahier des charges éthique, programmatique et stratégique, loin de toute rhétorique émotionnelle et de slogan emphatiques (...) Toute idée d?alliance doit faire l?objet d?une minutieuse évaluation, d?un large débat et d?un contrat clair ». M. Tabbou, pour sa part, a déclaré que son parti, « dont le combat ne s?accommode pas des limites géographiques, ne pourra pas s?engager dans des alliances aux relents régionalistes et tribalistes. Nous en sommes allergiques ». Ainsi, il aura suffi d?une étincelle pour que la polémique enfle de nouveau entre le FFS et le RCD. Après la courte philippique de Saïd Sadi, les dirigeants du FFS sont montés au créneau, sans tarder. Cela reviendrait à dire que les traditionnelles forces politiques de Kabylie sont davantage intéressées par leurs clivages que par la recherche d?une véritable solution à la crise qui secoue la région.


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