Algérie

Justice


Les mises en garde de Belaiz C?est un ministre méticuleux qui prend tout son temps pour vérifier et confronter les détails des chiffres présentés avec ceux qu?il détient pour contrôler le fonctionnement des tribunaux, des cours et des prisons à travers les wilayas de Tamanrasset et Béchar. Durant les débats avec la société civile, le ministre a préféré lire un discours sur la réforme de la justice. Le wali, Messaoud Djari, a dressé l?état des lieux en insistant sur « l?un des problèmes majeurs » de la région, celui de l?état civil. Depuis 1971, date à laquelle les pouvoirs publics ont demandé à la population de s?inscrire sur le fichier de l?état civil, la situation n?a pas encore été résolue. Le wali a alerté sur « les conséquences qui pourraient découler d?un tel problème que ce soit sur les citoyens ou l?administration ». Le ministre s?est engagé à prendre en charge ces doléances en annonçant la réactivation de la commission chargée de l?état civil, installée en 1992, mais dont l?activité a été gelée. Il a expliqué les grandes lignes de la réforme de la justice, en insistant sur le volet des ressources humaines et de la révision. Il a déclaré que 21 textes législatifs ont été élaborés depuis 1999, dont 14 adoptés par le Parlement. La réunion avec les magistrats de la cour de Tamanrasset a mis en relief les dures conditions de travail. Tayeb Belaiz s?adressera aux responsables de la cour de Tamanrasset en disant : « Pourquoi n?avez-vous pas pris les mesures nécessaires ? » Le wali est interpellé par Tayeb Belaiz. « Vous n?avez pas de logements prêts au niveau de la wilaya ? » Réponse négative. « Je veux que dans un mois les magistrats soient logés dans les meilleurs logements équipés même s?il faut les louer au prix fort. Je veux que vous commandiez pour chacun d?eux des véhicules tout-terrains. Les moyens existent. Je ne vois pas pourquoi vous ne les utilisez pas », a ordonné le ministre. Le président de la cour renvoie la balle vers le secrétaire général de la cour qui était absent de la réunion. La réaction de Belaiz ne s?est pas fait attendre. « Pourquoi n?est-il pas présent ici ? », a-t-il demandé. Aucune réponse. « Dites-lui qu?à partir d?aujourd?hui il est limogé », a décidé le ministre. Le ministre de la Justice a mis en garde les magistrats contre toute « erreur » professionnelle ou « désengagement » pour la justice et l?Etat de droit. « Vous êtes soumis à l?obligation de résultat. Je vous promets que les juges intègres qui veillent à ce que la loi soit au-dessus de tout le monde seront protégés. Vous devez combattre les magistrats corrompus, corruptibles, incompétents et qui abusent de leur autorité », a-t-il dit. Un message qu?il n?a cessé de réaffirmer tout au long des deux journées de sa visite d?inspection d?autant que les doléances de nombreux citoyens venus à la première rencontre voulaient faire part au ministre des cas de certains magistrats qui « rendent leur verdict en contrepartie de la tchipa (commission) ». Tayeb Belaiz a rappelé aux juges qu?à partir de septembre l?apprentissage de la langue anglaise et l?utilisation de l?outil informatique seront obligatoires. La délégation a inspecté ensuite les travaux de construction du nouveau siège de la cour de Tamanrasset, dont le chantier est à sa quatrième année. A Béchar, le ministre a poursuivi sa visite en interrogeant les responsables sur le moindre petit détail. Les magistrats de la cour de Béchar ont tenu à ce que leur rencontre avec le ministre soit à huis clos, et ce, en dépit de l?accord de ce dernier quant à la présence de la presse. « Parce qu?il n?y a rien à cacher », a-t-il expliqué. La rencontre avec le mouvement associatif n?a pas été différente de celle de Tamanrasset. Même discours, mêmes remarques et mêmes anecdotes.
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