Algérie

Journée mondiale des handicapés


Fêtés 2 jours, ignorés le restant de l’année Exception faite du 14 mars et du 3 décembre où les handicapés font l’événement, les 363 autres jours de l’année, ils sont royalement remisés aux oubliettes. Si quelques centaines de handicapés sont tant bien que mal pris en charge par les 6 centres médico-pédagogiques à Oran, des milliers d’autres sont carrément livrés à la rue. La journée du 3 décem-bre étant consacrée Journée mondiale des handicapés, nous l’avons mise à profit pour visiter deux établissements qui leur sont dédiés, l’un dépendant de la CNAS et l’autre de la DAS d’Oran. Au centre spécialisé pour enfants handicapés moteur d’El-Hassi, dans la banlieue ouest de la ville d’Oran, la directrice de l’établissement que nous avons souhaitée, s’abritant derrière l’obligation de réserve à laquelle elle est astreinte, nous a orienté sur sa tutelle, la CNAS. Pour contourner le black out, c’est avec l’un de ses subordonnés que nous avons discuté des problèmes de cet établissement. Côté propreté et hygiène, le centre n’a rien à envier à ceux des pays les mieux pourvus. Ici, si le bonheur des jeunes pensionnaires constitue la raison d’être de l’administration et des autres personnels, il n’en demeure pas moins que le peu d’intérêt que manifeste la société pour cette catégorie de citoyens a un impact négatif sur leur évolution. Mieux encadrés et nourris que les autres pensionnaires relevant du secteur de Djamal Ould Abbas, les jeunes handicapés moteurs d’El-Hassi ont meilleure mine, d’où l’immense fierté qu’en tirent les personnels mis à leur disposition. Pour fêter la journée qui leur est consacrée à travers le monde, les jeunes pensionnaires de ce merveilleux centre ont été déplacés aux Coralès où diverses activités ainsi qu’un copieux repas les attendaient. Selon des indiscrétions, sur le plan alimentaire, l’établissement dépense 200 dinars par jour et par enfant. A quelques kilomètres plus à l’ouest, plus exactement à Misserghin, d’autres enfants vivent dans un centre spécialisé pour enfants handicapés mentaux. Ici aussi et en dépit de l’extrême modestie des moyens dont il dispose, cet établissement est tenu dans un parfait état de propreté. Dès qu’il y met les pieds, le visiteur est agréablement surpris par le merveilleux travail réalisé en un temps record par le nouveau directeur du centre. Avec des moyens sans commune mesure avec la vétusté des lieux, l’établissement a été transformé de fond en comble. Ravalement des façades, réfection de l’installation électrique, de la peinture, des conduites d’eau, des boiseries, renouvellement des équipements et du mobilier sont à inscrire à l’actif du staff dirigeant. Ici, les espaces libres sont plus accueillants depuis que les jeunes pensionnaires s’adonnent à l’horticulture sous serre. Sollicité, M. Khadir Brahim, le nouveau chef d’établissement a lui aussi exigé une autorisation de sa tutelle, la DAS. Cependant, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, l’un de ses collaborateurs nous a informé que le centre dont la capacité d’accueil est de seulement 40 places, abrite 60 jeunes handicapés mentaux âgés entre 6 et 15 ans, parmi lesquels on compte 15 mongoliens. Ici et au lieu des 200 dinars/jour alloués aux pensionnaires du centre d’El-Hassi relevant de la CNAS pour leur alimentation, les handicapés mentaux doivent se contenter de 60 dinars. De même source, on apprend que le centre de Misserghin a besoin d’un médecin, d’un psycho-orthopédique, d’un infirmier ainsi que d’une subvention pour sa réfection. En effet, plus que centenaire, l’établissement nécessite une meilleure attention des pouvoirs publics ainsi que de la société dans son intégralité. Hier donc, c’était la Journée mondiale des handicapés. A Oran, diverses activités ont été organisées à cette occasion par les officiels. Pour revivre une telle ambiance, il faudra attendre le 14 mars. D’ici là, chacun vaquera à ses occupations. Le jour -J- les associations, comités, ligues et fédérations se souviendront qu’il y a des gens qui ont besoin de leur aide et iront partager leur repas. Jusqu’à quand ?


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