Algérie - A la une

Jamais sans mon sketch chorba !



C'est la seule période de l'année où l'audimat grimpe.Tout au long du Ramadhan, juste après le f'tour, les chaînes télévisées nationales et privées proposent aux téléspectateurs des programmes plus ou moins variés : caméras cachées, sitcoms, feuilletons dramatiques... Habituellement boudées, elles rivalisent d'imagination pour offrir des productions à même de séduire les téléspectateurs. La recette semble marcher. Certains sont tellement accros qu'ils restent scotchés toute la soirée à leur écran télé. Les ménagères abandonnent leur vaisselle dans l'évier, mettent leur téléphone portable sur mode silencieux et n'existent plus pour leurs familles. Témoignages.Fahima, 45 ans
«Le Ramadhan est la seule période de l'année où je regarde la télévision algérienne. La programmation est plus riche pendant cette période, même si les productions ne sont pas toutes de qualité. Je prépare le thermos de café avant le f'tour, avec l'assiette de kalb ellouz et je m'installe devant la télé, avec mon mari et mes enfants. C'est un moment sacré pendant lequel je n'aime pas être dérangée.
D'ailleurs je ne réponds à aucune sollicitation. Même pas à l'appel téléphonique de ma mère. Bien entendu, la vaisselle reste en plan sur le potager jusqu'à la fin de mes programmes. Je zappe d'une chaîne à l'autre. Cette année, mes préférences vont aux caméras cachées Taxi politique et Hanna Haka. Je suis également la sitcom Dar Bob sur l'ENTV. Je regarde aussi le feuilleton Wled lehlal. Je conçois mal passer le Ramadhan sans me brancher sur les programmes nationaux ! Je suis vraiment addict !»
Samra, 25 ans
«Je suis accro à la télé durant le Ramadhan. Je zappe les chaînes algériennes. Je ne fais rien de ma soirée avant d'avoir regardé mes feuilletons préférés, ce qui rend ma mère folle de rage. Je ne prends même pas la peine de donner un coup de main pour débarrasser la table après le f'tour. Les programmes commencent tôt et se succèdent. Et comme je ne veux pas en perdre une miette, je suis scotchée à l'écran. Je regarde Dekiouss et Makiouss, Bou Baltou et le feuilleton El Djahih. Il pourrait y avoir un séisme je ne bougerai pas de ma place. L'autre soir, nous avons reçu des invités à la maison. Ma mère pensait que j'allais rester faire la conversation. Après un rapide salut d'usage, je suis vite retournée à mes programmes télé. Au regard furieux que m'a lancé maman, j'ai compris qu'elle n'était pas très contente. Mais bon, c'est bientôt la fin du Ramadhan. Tout devrait rentrer dans l'ordre !»
Lounes, 41 ans
«La télévision pendant les soirées de Ramadhan, c'est presque magique ! Je me mets à l'horizontal sur le canapé, un verre de thé à la menthe à la main et je zappe d'une chaîne à l'autre. Ce moment est sacré. Il peut durer jusqu'aux alentours de 23h, au grand désarroi de mon épouse qui voudrait bien sortir : «On va acheter les vêtements de l'Aïd pour les enfants» ; «et si on allait marcher un peu du côté des Sablettes '» propose-t-elle. Ma réponse est toujours la même : «Après Wled Lehlal, après Ballak Mourak, après Fel Marikane... En réalité, après avoir fait le plein de caméras cachées et sitcoms, je somnole déjà. Prendre le volant ne me dit plus rien.
Mon épouse se fâche et se met à bouder. Elle a une sérieuse rivale durant le Ramadhan : la télévision !»
Kenza, 39 ans
«Regarder le programme national pendant le Ramadhan ne m'intéresse pas. J'ai essayé de me laisser tenter par quelques productions, mais j'ai très vite renoncé, vu leur qualité médiocre, exception faite pour les anciennes caméras cachées rediffusées actuellement par l'ENTV, qui sont de meilleure facture que ce qu'on nous propose actuellement. Je ne regarde donc pas la télévision durant les soirées de Ramadhan.
En revanche, je suis prise en otage par mon mari et mes enfants. Ils ont les mêmes goûts et squattent le salon pour regarder caméras cachées et feuilletons.
Comme nous n'avons qu'un seul téléviseur, je suis condamnée à patienter avant de les voir revenir à la vraie vie. Sortir en soirée, rendre visite à des amis ou envisager une simple discussion en famille est mission impossible.»
Feuilletons, sketchs, sitcoms et caméras cachées, la mayonnaise semble bien prendre pour les téléspectateurs, juste après le f'tour. Le mois sacré du Ramadhan est la seule période qui rassemble autant de téléspectateurs devant leur écran. Dès le lendemain de l'Aïd, l'attrait pour les chaînes nationales retombe comme un mauvais soufflé.





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