Algérie

Itinéraire culturel À Biskra



Du jardin London à Sidi khalid Reportée à 3 reprises, la visite de la ministre de la Culture dans les Ziban a finalement eu lieu dernièrement à la grande satisfaction de ceux que les humanités et l?érudition intéressent. Mme Khalida M. T. débuta sa tournée d?inspection en se rendant sur l?emplacement du complexe culturel de la Wilaya VI historique dont le taux de réalisation avoisine les 50%. Ensuite elle visita le chantier d?un théâtre de verdure implanté dans le cadre verdoyant d?un square du quartier Izdihar. Bien que ce projet communal soit fort avancé, la ministre a cependant fait des réserves sur l?emplacement et les dimensions de la scène qu?elle trouve minuscule. « Un groupe comme Caracalla avec sa centaine de danseurs ne peut évoluer ici ! », dit-elle en pointant la scène incriminée. B. Hafidhi, l?architecte en charge de ce projet, essaya vainement de placer un mot pour expliquer à Mme Khalida, qu?il ne s?agit que d?un projet financé par la commune de Biskra et répondant tout à fait aux normes architecturales. Or, il semble qu?il y ait eu malentendu et que l?on a vite confondu théâtre de verdure, théâtre romain et théâtre tout court ; une chose est en tout cas certaine : les amoureux du théâtre et des autres arts - ils sont légion à Biskra - applaudiront toute initiative visant à doter la Reine des Ziban, d?une Scalla ou d?un opéra Garnier, peu importe les stucs et autres dorures de la loge ou du balcon, l?essentiel étant d?initier sans restriction aucune les jeunes générations à un minimum de chefs d??uvre de la culture universelle avec la convivialité en prime. Au jardin London, un havre de fraîcheur et de verdure, le minuscule local de la bibliothèque municipale était trop exigu pour recevoir comme il se doit toute la délégation. La ministre promit qu?une annexe de la Bibliothèque nationale viendra bientôt s?ajouter à celles des facultés de la ville universitaire d?El Alia. A quelques pas de là, à l?ombre des essences centenaires en fleurs, l?atelier de peinture valait le détour. Mme Khalida et les spécialistes qui l?accompagnaient ont été agréablement surpris par les toiles de Salah Harzli qui, intarissable sur les arts plastiques et leurs nombreux adeptes locaux, précisa aux visiteurs que plusieurs dizaines d?anciens diplômés de l?Ecole des beaux-arts d?Alger revenus au bercail sont toujours à la recherche d?un premier emploi et se rabattent sur les petits boulots pour ne pas rester les bras croisés. D?autres plus chanceux, comme Tahar Ouamane, se sont établis à l?étranger où ils ont connu la notoriété. La ministre s?est dit déterminée à redorer le blason de la Reine des Ziban et a confié son intention de créer avec les potentialités artistiques que recèle la région une école des beaux-arts et un conservatoire à Biskra. Par ailleurs, par mimétisme ou par conviction profonde, la ministre de la Culture visita tout à tour en hidjab et en khimar - étiquette de ces vénérables lieux oblige - le mausolée du marabout sidi M?hammed Emmoussa de renommée nationale pour ses zerdas pantagruéliques d?antan, celui de Sidi Okba Ibn Nafi et enfin la kouba millénaire de Sidi Khaled, le prophète anté-islamique décédé chez nous et dont la coupole gravée d?arabesques menace ruine. Erreur protocolaire ou omission impardonnable, on n?a pas jugé bon de faire couronner la visite guidée faite à Sidi Khaled par une minute de recueillement sur la tombe de Haïzia, l?héroïne de Ben Guittoun et muse incontestable de plusieurs générations d?artistes ; sa sépulture, en pierres sèches, est située juste dans le cimetière voisin ; toute personne ayant la culture au c?ur et un tant soit peu respectueuse des us et des coutumes locaux se devait de l?honorer d?une Fatiha, à la fin de sa « ziara » au nabi Sidi Khaled.



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