Algérie

Investissement en Algérie Les Italiens posent des «préalables»


Les entreprises italiennes sont très intéressées par le marché algérien mais elles ne pourront pas investir et s'investir tant que trois conditions au moins ne soant pas réunies. C'est en gros ce qui ressort de la conférence de presse organisée hier à l'ambassade d'Italie à Alger et animée par M. Giuseppe Morandini, vice-président de la Confindustria italienne, l'équivalent du Medef en France. Parlant au nom de son organisation, M. Giuseppe Morandini, qui a rencontré lors de son séjour à Alger plusieurs responsables algériens, a montré un intérêt certain pour notre pays mais pose cependant trois préalables, nécessaires, soutient-il, pour engager des partenariats avec des entreprises algériennes. La principale étant le système bancaire qui doit, dit-il, garantir les lignes de crédit nécessaires pour les entreprises qui décideront de se lancer en Algérie. Il fera savoir que la deuxième condition réside dans la nécessité de réduire absolument les délais de privatisation et de création d'activités des entreprises. Le conférencier, qui semblait connaître parfaitement les contraintes et lenteurs bureaucratiques liées à la privatisation dans notre pays, a tenu à souligner également l'impératif de trouver des techniciens algériens déjà formés pour travailler avec les entreprises italiennes qui décideront le cas échéant de venir s'installer en Algérie. Le vice-président de la Confindustria italienne, qui se dit confiant dans l'aboutissement des négociations engagées avec les responsables algériens, soulignera en parallèle que l'Algérie « doit garantir les conditions minimales que tous les autres pays garantissent ». Il faut savoir qu'en Italie, il existe plus de 4 millions d'entreprises, essentiellement des PME familiales, comme c'est le cas en Algérie. «Nous voulons des interlocuteurs sûrs », a déclaré le conférencier, en expliquant que nombre d'entreprises qu'il représente ont montré leur intérêt pour l'installation d'unités de production de matériels pour le bâtiment et le verre, ainsi que le secteur mécanique, dont deux projets seraient en cours de négociation avec les autorités algériennes. La conseillère économique de l'ambassade d'Italie, Gloria Marina Bellelli, nous expliquera en marge de la conférence, concernant le secteur mécanique, que son pays est très intéressé par l'installation d'usines de montage de véhicules et d'unités de fabrication de pièces détachées qui seront destinées au marché local mais aussi à l'exportation. Il reste, poursuit la conseillère de l'ambassade d'Italie, que les conditions doivent d'abord être réunies concernant tout particulièrement les PME italiennes qui veulent s'engager en Algérie, mais qui ne veulent pas en parallèle perdre du temps dans des procédures sans fin. Selon Mme Bellelli, l'objectif est de venir investir directement en Algérie avec les Algériens, pour peu que l'environnement économique suive. De son côté, l'ambassadeur d'Italie en poste à Alger, comme pour dire que son pays est déjà engagé avec l'Algérie dans son processus de privatisation, a rappelé que les entreprises italiennes ont déjà signé des partenariats dans ce cadre, notamment avec l'entreprise de céramique de Guelma. « Les deux privatisations sont un succès », dira le chef de la mission diplomatique, qui ajoutera que d'autres sont en cours de négociation. A noter que l'Italie est le deuxième fournisseur de l'Algérie après la France avec 1,86 milliard de dollars en 2006. Avec 11 milliards de dollars, la valeur globale des échanges bilatéraux entre les deux pays a connu une hausse d'environ 20% en 2006, essentiellement des hydrocarbures pour la partie algérienne. L'Italie a assuré l'année dernière 8,9% des acquisitions algériennes à l'étranger. Cependant, les importations algériennes ont connu une légère baisse (6,25%) durant le premier trimestre 2007, alors que les exportations algériennes vers l'Italie ont diminué de 19% durant la même période. Il reste que les Etats-Unis sont le principal client de l'Algérie, avec 14 milliards de dollars (principalement du pétrole et du gaz) durant l'année 2006, suivis par l'Italie avec 9 milliards de dollars, soit 17% du total des exportations algériennes.


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