Algérie

Insécurité : Le ras-le-bol du personnel des urgences


Les rumeurs faisant état d'un sit-in de protestation que s'apprêtent à tenir les membres du personnel médical et paramédical des services des urgences du CHU Ben Badis de Constantine se confirment. En effet, pour clamer leur ras-le-bol de l'insécurité et des agressions dont ils sont souvent victimes de la part des visiteurs et exprimer leur malaise, ces derniers mènent actuellement des concertations avec leurs collègues des autres services afin de donner à leur mouvement plus d'ampleur. Le mouvement a, d'ailleurs, été confirmé dans l'entourage de la direction de l'établissement où l'on a évoqué le traumatisme subi par le personnel des urgences médicochirurgicales, suite aux évènements qui se sont produits dans cette structure durant la nuit du 11 au 12 juillet courant. «C'est dommage que ce personnel soit parvenu à un manque de confiance vis-à-vis de la direction, a déploré, hier, M. Kaabouche, responsable de la communication au niveau du CHU, en ajoutant que sa direction a pris en charge leurs préoccupations et s'est investie totalement pour les régler en collaboration et avec l'aide des autorités locales concernées».
En effet, et à l'évidence, il semble bien qu'un ressort psychologique se soit cassé chez le personnel de ce service. Après cette fameuse nuit de terreur que leur ont fait subir une cinquantaine de jeunes venus accompagner un des leurs gravement blessé, lequel est décédé sur la table d'opération, les personnels médical et paramédical se sont réunis, rappelons-le, avec la direction de l'établissement hospitalier pour demander le renforcement des effectifs d'agents de sécurité de l'hôpital, aussi bien que de la sûreté urbaine, surtout durant le service de nuit vu que cette structure fonctionne H/24 et accueille des patients venant de toute la région Est (17 Wilayas). Ayant accueilli leur demande, la direction générale du CHU Ben Badis n'aurait réalisé rien de concret à ce jour. M. Kaabouche, a affirmé que les effectifs sécuritaires réduits de l'établissement ne permettent pas d'ajouter d'autres éléments à ceux déjà en exercice dans ce service, ainsi que dans tous les autres qui sont en contact permanent avec le public. «Nous avons sollicité l'aide des autorités publiques, notamment la sûreté de wilaya, et il faut espérer que notre demande soit agréée dans des délais courts», a répété notre interlocuteur en signalant que pour le moment le service fonctionne normalement.
Du côté des syndicats, les nombreux responsables contactés ont tous condamné les actes de vandalisme qui ont touché le service des urgences tout en signalant que le problème de la sécurité touche tous les services. « Nous soutenons, bien sûr, les actions de protestation pacifique et organisée que seraient amenés à déclencher le personnel des urgences, a déclaré hier également le docteur Khengui, secrétaire général du syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) de l'hôpital, en ajoutant que le problème de sécurité se pose pratiquement dans toutes les structures des urgences implantées au niveau de la wilaya. «Et devant ce phénomène, nous sommes désarmés», a affirmé ce praticien. D'autre part, le secrétaire général du syndicat algérien des paramédicaux (SAP) du même établissement, M. Khemar a affirmé, à propos de la sécurité que «Si nous ne sommes pas agressés par les hommes, il faut craindre encore les meutes de chiens qui déambulent en toute tranquillité dans les allées de l'hôpital et aux alentours des services». Et d'ajouter à son tour, que la demande de protection du personnel des urgences est tout à fait légitime et, ces derniers ont le droit d'utiliser tous les moyens permis par la loi pour se protéger.


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