Algérie

Inquiétudes de l'ONU sur les graves violations des droits de l'homme au nord du Mali


Inquiétudes de l'ONU sur les graves violations des droits de l'homme au nord du Mali
Le sous-Secrétaire général de l'ONU aux droits de l'homme, M. Ivan Simonovic, a exprimé, mercredi, ses inquiétudes sur les graves violations des droits de l'homme dans le nord du Mali, contrôlé par des mouvements rebelles islamistes.
Dans sa conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York après une visite de 4 jours au Mali, il a indiqué avoir rencontrée les autorités maliennes dont plusieurs membres du gouvernement, des responsables de partis politiques et de la société civile, ainsi que les membres de la Commission nationale des droits de l'homme.
Durant sa visite au Mali, du 5 au 8 octobre, M. Simonovic s'est rendu à Mopti, ville située à la frontière de la zone contrôlée par les rebelles, et qui abrite, à elle seule, environ 40.000 personnes déplacées.
S'agissant du nombre total des déplacés au Mali, le responsable onusien a affirmé ne pas être en mesure de communiquer des chiffres exhaustifs.
Sur la question des réfugiés, M. Simonovic s'est alarmé du fait que l'on retrouve un nombre important d'entre eux dans les pays voisins du Mali, ces derniers craignant pour leur sécurité.
"Les Nations Unies ont enregistré près de 100.000 réfugiés en Mauritanie, 100.000 autres au Burkina Faso, 30.000 en Algérie, ainsi que 40.000 au Niger", a-t-il déclaré.
Sur le volet des violations des droits de l'homme, il a souligné qu'elles étaient devenues systématiques depuis que les groupes armés extrémistes, à savoir Ansar Dine et le Mouvement de l'unité du djihad en Afrique occidentale (MUJAO), ont pris le contrôle du nord du pays.
Il est, à cet effet, revenu sur des cas d'exécutions publiques, d'amputations et de flagellations, ajoutant que les populations sont empêchées d'écouter de la musique ou de fumer.
Les femmes demeurent les plus vulnérables, a-t-il fait remarquer, indiquant que le nombre des mariages forcés prenait de l'ampleur, "dans un contexte où le prix d'achat d'une femme dans cette région du pays n'excède pas les 1.000 dollars", a-t-il ajouté. Dans la catégorie des groupes vulnérables dans le nord du pays, l'on compte également les enfants dont plusieurs auraient été recrutés en tant que soldats au sein des groupes armés avec la complicité de leurs parents, a affirmé M. Simonovic.
"Il existe des informations crédibles indiquant que des enfants se sont faits enrôler dans la ville de Gao par le MUJAO, et que leurs parents ont reçu en contrepartie moins de 600 dollars en vue d'encourager le recrutement de leurs enfants par les groupes armés, puis 400 dollars par mois aprés leur recrutement alors que plus de la moitié de la population vivait avec moins de 1,25 dollar par jour", a-t-il précisé.
Il s'est également déclaré préoccupé par les allégations récurrentes selon lesquelles des enfants seraient impliqués dans la fabrication d'engins explosifs.
Au regard de cette situation alarmante, le sous-Secrétaire général de l'ONU aux droits de l'homme a lancé un appel urgent aux autorités maliennes, les exhortant à mettre tout en £uvre en vue de la reprise de la zone nord du Mali aux mains des rebelles et l'organisation d'élections.
Dans la foulée, il a également recommandé au gouvernement malien d'ouvrir des enquêtes concernant la disparition d'une vingtaine de personnes considérées comme loyales à l'ancien président malien Ahmadou Toumani Touré, et qui avaient, au lendemain du coup d'Etat, tenté de renverser la junte militaire dirigée par le capitaine Sanogo.
Selon M. Simonovic, il est crucial pour les autorités maliennes d'envoyer des signaux positifs à la communauté internationale en diligentant des enquêtes afin que soient traduits devant les tribunaux, les responsables de ces violations, et dont certains sont issus des rangs de l'armée.
Autrement, il a averti qu'il sera difficile à l'ONU de répondre favorablement à la requête du gouvernement malien de voir les Nations Unies l'appuyer pour mettre fin à la rébellion dans le nord du pays.


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