Algérie

Impôts et licences: les sujets qui fâchent les taxis


Lors d'une assemblée générale houleuse des chauffeurs de taxi organisée, hier, par la section d'Oran de l'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), l'occasion a été donnée aux membres de cette corporation de mettre à nu tous les dysfonctionnements observés dans l'exercice de leur profession. Pour la rencontre d'hier, l'accent a été mis sur les deux «goulots d'étranglement»: le système fiscal et les licences d'exploitation. Dans son intervention, Hocine Aït Brahim, président du comité national des taxis a relevé que ce secteur est en crise et cela est dû au fait qu'il a été longtemps négligé par les pouvoirs publics, en dépit des différents SOS lancés par la corporation, le dernier en date étant l'entrevue avec le président de l'APN auquel l'ensemble des problèmes socio-professionnels ont été étalés. Décortiquant les deux points cruciaux retenus, l'intervenant a indiqué que pour la question du fisc et des arriérés d'impôts impayés par l'écrasante majorité des taxis cela est dû au nouveau système fiscal mis en oeuvre depuis 1992 et qui devait imposer l'activité sur la base de déclarations de chiffres d'affaires, alors qu'auparavant, ils versaient un montant forfaitaire fixé à 920 DA. Du coup, cette charge a grimpé pour atteindre 3.000 à 4.000 DA par trimestre. «En plus de cette hausse des impôts, la fermeture, durant la décennie noire de plusieurs recettes, notamment dans les régions chaudes, a fait que nombreux étaient les taxis qui ne pouvaient nullement s'acquitter de leurs droits. A ce titre, la représentation de la corporation a fait des démarches auprès du ministère des Finances pour entrevoir une solution à l'instar d'une amnistie fiscale, étant donné que cette situation est devenue pénalisante en cas de demande d'extrait de rôle pour la constitution de dossiers administratifs. Mais, cette initiative n'a pas eu d'écho jusqu'à ce jour», devait rappeler M. Aït Brahim. Concernant la licence d'exploitation et les nombreux cas de résiliation de contrats, le représentant national des taxis a estimé qu'il était inconcevable que ce document devienne une marchandise ouvrant droit à toutes formes de spéculation au point où, actuellement, elle est louée à raison de 7.000 DA par mois à Oran et qu'elle atteint les 12.000 DA, à Mostaganem. Pour M. Aït Brahim, la licence d'exploitation a changé de vocation en passant de véritable symbole représentant un avantage accordé aux anciens moudjahidine à un véritable produit spéculatif avec une tendance au profit. Pourtant, la réglementation dans ce domaine est claire et remonte à 1986. Celle-ci fixe un barème en vigueur dans la wilaya d'Alger avec une location ne dépassant guère les 1.000 DA. A ce titre, l'intervenant fait endosser ces défaillances à l'administration. Devant cette situation de blocage, plusieurs chauffeurs de taxi se sont retirés et ont même préféré activer dans l'informel alors que d'autres sont toujours au chômage. Même l'annonce de la mise à la disposition des taxis de quelque 600 licences, avant le 5 juillet prochain, n'a pas été positivement accueillie, du fait que tous étaient unanimes pour avancer que la solution ne réside pas dans le nombre des licences, mais dans leur mode de gestion. La solution idéale est de responsabiliser le Trésor public en tant qu'intermédiaire entre le taxi et le détenteur de la licence.
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