Algérie

IMA- 7e BIENNALE DES CINÉMAS ARABES


Tous en scène ! Le cinéma arabe a trouvé son lieu de prédilection, au c?ur de Paris, dans le building en verre de l?Institut du monde arabe : la 7e Biennale des cinémas arabes, sous la houlette de Magda Wassef et de son équipe d?IMA-cinéma, à qui il faut rendre hommage pour le beau travail accompli. Le palmarès dévoilé samedi soir décerne un grand prix (section documentaire) à Malek Bensmaïl pour son film Aliénations, l?excellent portrait qu?il fait de la médecine psychiatrique en Algérie, et l?hommage à son père, un ponte dans ce domaine très délicat. Le cinéaste a réussi à filmer au c?ur d?un hôpital sans voyeurisme, avec beaucoup d?empathie, prenant la juste distance avec les personnages et les lieux. Ce prix remis à Malek Bensmaïl, avec un chèque de 3500 ¤, est significatif aussi d?une nouvelle étape du rapprochement (culturel) entre le Maroc et l?Algérie, puisque c?est le directeur général de la 2M, chaîne de télévision marocaine, qui parraine la récompense et qui donne l?argent. Côté fiction, le jury n? a pas su reconnaître la forte nouveauté, la vraie révélation de Hani Khalifa : Sahr Layali (nuits blanches). A ce TGV de la mise en scène, on a donné (comme au Festival de Damas) le prix collectif et insuffisant d?interprétation aux huit acteurs et actrices. Par contre, le grand prix (et 7500 ¤) sont allés à la Libanaise Danièle Arbid pour son film Dans les champs de bataille. Le moins qu?on puisse dire est que ce film n?a pas la bouleversante qualité dramaturgique et romanesque du film égyptien de Hani Khalifa. Le jury fiction a oublié aussi le portrait de Sénac filmé par Bahloul (la méconnaissance de l??uvre de Sénac ne facilite pas le travail de beaucoup de gens, surtout les jurés dans les festivals...). Oublié aussi sans raison, l?excellent travail (de haute fidélité littéraire aussi) de Nawfel Saheb Ettaba, cinéaste tunisien formé au Québec, qui s?est inspiré d?une belle pièce de théâtre de Tennessee Williams pour tourner El Kotbia (la librairie) Nawfel Saheb Ettaba réussit là une belle performance : incarner par des images le langage théâtral de T. Williams et cette adaptation trouve son lieu magnifique dans une très vieille librairie de Tunis, avec des personnages très fidèles au texte d?origine. Jusqu?aux plus extrêmes conséquences de l?histoire (quand l?épouse claque la porte et va chanter dans les mariages pour assouvir sa passion de l?argent), l??uvre tient toutes ses promesses grâce à des procédés de mise en scène remarquables et à des acteurs d?emblée attachants : Hand Sabri, Ahmed et Hafiène, Martine Gafsi, Yadih Baji.


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