Algérie

Illa l?vote illa



Les Kabyles (de tout temps) sont connus pour avoir un problème avec leur Etat central, jugé autocratique, corrompu, clientéliste et rétrograde, et (depuis quelque temps) avec le vote, estimé truqué, falsifié, gonflé et faussé. De fait, chaque élection en Kabylie est un problème en soi, les autorités hésitant à gonfler honteusement les taux de participation, comme elle le fait, honteusement, pour les autres régions, les Kabyles, de leur côté, hésitant à voter pour ne pas donner l?illusion d?un système démocratique qui fonctionne par le libre choix populaire des représentants de la société. Face à face ou dos contre dos dans ce cas-là, on fait semblant de voter d?un côté et on fait semblant de tenir compte des résultats du vote de l?autre. Ce qui a donné lieu, pour la dernière élection, à un taux particulier de 30%, soit trois fois plus que le taux au référendum pour la paix (10%) et 10 fois plus que le taux de la même élection en 2002 (1%), qui avait conduit à licencier les élus parce que mal élus. Dans l?absolu, ce taux de participation reste très faible et ferait pleurer n?importe quelle démocratie sur son avenir, d?autant qu?aucun parti n?a appelé au boycott, comme cela se fait habituellement dans le folklore local. Mais relativement aux autres scrutins de Kabylie, le taux est élevé, ce qui va contenter les acteurs politiques de Kabylie (ni vote massif ni boycott actif) et surtout les autorités centrales d?Alger qui vont enfin pouvoir dormir un peu. Pour ces dernières, la page des indus élus étant tournée, elles peuvent maintenant penser refermer la parenthèse kabyle et retourner à leur occupation favorite, comment dépenser l?argent du pétrole. Est-ce pourtant fini ? Peut-être pas. Au même moment, une légère secousse tellurique de 4,1 était enregistrée dans la région de Tizi Ouzou, à laquelle répondait la population en accusant les services de l?Etat de tentative de déstabilisation. Est-ce vrai ? Peut-être pas. Car au même moment, à Alger, un décret exécutif définissant l?usage des ralentisseurs et les conditions relatives à leur mise en place ainsi que les lieux de leur implantation a été adopté, mercredi, par le Conseil de gouvernement, réuni sous la présidence du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Doucement, doucement.
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