Le barde revient à Tizi-Ouzou
Il y a dix ans, le 25 juin 1998, Matoub Lounès, qui clamait, de son vivant, que seule la mort parviendrait à le faire taire, tombait sous les balles assassines des ennemis de «l’Algérie debout» et tout Tizi-Ouzou s’en souviendra demain…
Cette date anniversaire sera marquée par l’organisation d’un concours de poésie et une journée d’étude sur l’œuvre poétique du chantre amazigh, à la voix grave et veloutée enveloppée dans une musique du terroir qui donne la chair de poule, agrémentée de notes au banjo et d’effluves de violon... «Le protest-singer algérien, Lounès Matoub, se doublait d’un crooner empruntant ses mélodies, ses intonations et ses orchestrations au chaabi», lit-on à propos de l’«éternel» artiste sur un site Internet «alors que la plupart des chanteurs kabyles à textes se cantonnent dans une sorte d’austérité musicale».
Volontiers provocateur, le barde de la culture berbère n’allait pas par trente-six chemins et dénonçait les intégrismes, de tout bord qu’ils soient, dans ses textes comme à l’occasion de toutes ses sorties. C’est ce qui lui valait d’être mis à ban par la télé de son pays. Il écrit à ce propos, dans son livre biographique, Le Rebelle (1995): «On me considère comme le chanteur le plus populaire de mon pays, et pourtant je reste interdit d’antenne. Paradoxe étonnant.» Mais il n’était aussi la cible des islamistes. C’est ainsi qu’il a été l’objet, en 1994, et durant quinze jours, l’otage d’un groupe de terroristes.
Farida Kadache
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Posté Le : 24/06/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com