Algérie

Il y a deux siècles l’émir Abd-El-Kader quittait son pays



Il y a deux siècles l’émir Abd-El-Kader quittait son pays (1ère partie) Depuis le débarquement français à Sidi-Fredj, le 14 juin 1830, et le départ négocié de l’émir Abd-El-Kader de Djemaâ Ghazaouet vers la France, le 24 novembre 1847, plus de dix-sept années de combats se sont écoulées, dont deux années (1830-1832) entre harcèlements, escarmouches ou combats proprement dits -faubourgs de Khenguennitah, bordj Ras-El-Aïn, ravin du château-neuf, fort Saint-Philippe, etc.- et quinze années de Djihad (1832-1847) menées et contre l’occupant et contre ceux de ses coreligionnaires qui n’acceptaient pas l’autorité de l’Etat. Autorité qu’il avait reçue lors de l’investiture du 22 novembre 1832 et qui a été ratifiée par un acte légal et légitime, lui donnant force de loi, l’investissant du titre de «Emir El-Mouminine», ou qui s’alliaient au gré des conjonctures aux forces d’occupation et à l’envahisseur et enfin contre le roi du Maroc, Moulay Abderrahmane qui l’avait déclaré hors-la-loi par le traité de Tanger du 10 septembre 1844. Signalons quelques-unes des batailles qu’a livrées l’émir: Brédéah (11/06/1833); Arzew (03/07/1833); Mostaganem (27/07/1833); El-Megtaâ (26/06/1835); Sidi Yagoub (25/04/1836); Essikkak (06/07/1836); Mazzeghrane (01/02/1840); Mouzaïa (07/04/1840); El Afroun (12/05/1840); Isly (14/08/1844); Sidi Brahim (23/09/1845)... A rappeler que durant ces quinze années de djihad, il y a eu la signature de deux traités entre l’émir Abd-El-Kader et Desmichels le 26 février 1834 et un autre entre l’émir Abd-EL-Kader et Bugeaud (traité de Rachgoun ou de la Tafna), signé le 30 mai 1837. Quant aux négociations entre l’émir Abd-El-Kader et Lamoricière, concrétisées par un accord mettant fin aux hostilités, et dont les tractations auront duré quatre jours, elles ont été finalisées enfin par des engagements pris par Lamoricière de respecter les conditions de l’émir Abd-El-Kader par la parole donnée. Déjà, dès 1842 Bugeaud offrira El Aman à l’émir en l’engageant à cesser la guerre, contre la proposition d’aller vivre près de la Mecque et un dédommagement. L’émir répondra d’ailleurs: «Si vous voulez mettre un terme aux maux de la guerre, faites-moi des propositions acceptables. Je suis prêt à les écouter». Nouvelle proposition d’Aman en 1844. L’émir Abd-El-Kader répondra: «Une heure passée à combattre l’infidèle est préférable, pour un soldat, à 70 ans passés à la Mecque». Bugeaud n’aura jamais le privilège d’assister à la fin des hostilités comme il l’a toujours souhaité. Il avait d’ailleurs avoué son incapacité de venir à bout de son adversaire; il préférera s’occuper de la Kabylie qu’il avait l’intention de coloniser après l’avoir conquise. L’émir pourchassé de partout ne sera ni capturé, ni tué, comme l’avait souhaité Guizot qui a écrit dans ses mémoires : «On ne détruit pas tant qu’on ne l’a pas tué ou pris...». Ce sera alors la diplomatie, à défaut de la guerre, qui sera à l’origine de la fin de la résistance de l’émir Abd-El-Kader. Ce qui chagrine le plus c’est cette phrase aussi péjorative qu’incorrecte, aussi gratuite qu’elle dénote une certaine compréhension incomplète de la part de ceux qui ont le devoir de tout faire pour ne pas ternir la mémoire du fondateur de l’Etat-nation moderne Algérien et symbole de l’unité nationale; Et c’est une erreur monumentale que de dire ou écrire: «l’émir RENDA!» A suivre... Dr Chamyl Boutaleb El-Hassani Arrière arrière-petit-fils de l’Emir Abd-El-Kader
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