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Il y a 26 ans, le 29 juin 1992 : Le moudjahid Mohamed Boudiaf est assassiné


Le président Mohamed Boudiaf a été assassiné le 29 juin 1992 à la maison de la culture d'Annaba, alors qu'il prononçait un discours à la nation.Cet assassinat a ému les Algériens qui ont découvert en Mohamed Boudiaf une personnalité nationale attachante ayant très bien réussi à s'adresser à eux dans un langage direct, sincère, naturel et sans fioritures.

Cela fait exactement 26 ans jour pour jour que fut assassiné l'un des pères de la Révolution algérienne à savoir, Mohamed Boudiaf, de son nom de guerre Tayeb El-Watani. Ce moudjahid de la première heure était revenu au pays à l'appel de la patrie, à l'issue d'un très long exil au Maroc.
Le 14 janvier 1992, après la démission du Président Chadli Ben-Djedid, il devient Président du Haut-Comité d'Etat avec comme mission de remettre en marche un pays au bord de l'explosion, suite à l'arrêt du processus électoral qui avait mis le pays dans une situation d'impasse politique.
C'est alors que les responsables au haut niveau de l'Etat ont pensé appeler à la rescousse Mohamed Boudiaf, un personnage dont la stature, l'envergure et l'intégrité le prédestinaient aux responsabilités suprêmes. Plaidant pour une Algérie démocratique tournée vers la modernité, le profil du moudjahid Mohamed Boudiaf, est donc un modèle d'intégrité capable de faire sortir le pays de cette situation très difficile pour ne pas dire cette véritable impasse.
Et dès ses premiers discours, le président Boudiaf avait fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités. Il avait réussi en un temps record à tisser des liens dépassant les anicroches générationnelles avec les jeunes qui voyaient en lui le véritable espoir. D'autant que le seul rêve du défunt était de sauver l'Algérie des problèmes qui la guettaient. Ce rêve est un serment dont doivent d'acquitter toutes les générations, notamment celle de l'indépendance.

Boudiaf le militant de la première heure
Mohamed Boudiaf naquit le 23 juin 1919 à Msila, au sein d'une grande famille connue dans la région. Il effectua ses études à M'sila avant d'occuper une fonction administrative. En effet en 1942, il est commis aux écritures au service des Contributions à Jijel. Militant de la première heure et figure historique de la Révolution algérienne, Tayeb El-Watani avait, en effet, participé à toutes les phases liées au déclenchement de l'action armée contre la France coloniale. Il adhère au P.P.A. et devient un membre important de l'organisation Spéciale ( O.S). En 1950, il est jugé et condamné par contumace ; il rejoint la France en 1953 et devient membre du M.T.L.D. Il rentre en Algérie et devient l'un des principaux organisateurs du C.R.U.A. (Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action). Il joua un rôle éminent dans l'unification du courant pour l'action armée qui s'était détaché du parti, en raison du conflit entre messalistes et centralistes au cours des années 1953-1954. Il participa efficacement à la réunion des 22 et au Comité membre du groupe des 22 ayant déclenché la guerre de libération. Il faisait partie de la délégation de cinq responsables de la Révolution (avec Ben Bella, Khider, Lacheraf et Aït Ahmed), dont l'avion civil marocain qui devait rallier le Maroc au sol tunisien avait été détourné de sa trajectoire par l'aviation coloniale. Il avait été libéré, avec ses compagnons de lutte, le 18 mars 1962 après la signature des accords d'Evian.
Le 22 octobre 1956 il est capturé avec ses compagnons suite à l'arraisonnement par l'aviation française de l'avion qui les menait du Maroc vers la Tunisie. Le 20 septembre 1962, il fonde le Parti de la Révolution Socialiste (P.R.S.). En juin 1963, il est arrêté et exilé dans le sud Algérien où il reste détenu pendant trois mois puis il rejoint le Maroc. A partir de 1972, il se déplace entre la France et le Maroc en activant pour son parti, le P.R.S. et en animant la revue El Djarida.
En 1979, après la mort de Houari Boumediene, il dissout le P.R.S et va se consacrer à ses activités professionnelles en dirigeant à Kénitra au Maroc une briqueterie. Et ce n'est qu'en 1992 qu'il regagna le pays après l'arrêt du processus électoral et la démission du président Chadli Bendjedid pour présider le Haut-Comité d'Etat.
Six mois seulement après son accession au pouvoir, il est assassiné le 29 juin 1992, en direct à la télévision, alors qu'il prononçait un discours à la Maison de la culture d'Annaba, par un de ses gardes, le sous-lieutenant du Groupe d'intervention spécial (GIS), Lembarek Boumaârafi, en l'occurrence. La commission d'enquête instituée par le gouvernement de l'époque pour faire la lumière sur ce crime d'Etat avait conclu à "l'acte isolé d'un officier de l'armée ayant agi pour des motifs strictement religieux".
L'assassinat du président Boudiaf avait plongé le pays dans un épisode des plus sanglants de son histoire, au point où son ouvrage Où va l'Algérie ', à l'Indépendance du pays, est redevenu d'une actualité brûlante.


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