Algérie

"Il n'existe aucune preuve matérielle contre les cadres de l'Onec"



Trois mois après la conférence de presse du procureur de la République près le Tribunal de Sidi-M'hamed, lors de laquelle il a annoncé l'arrestation de quatre cadres de l'Onec pour leur implication dans l'affaire des fuites des sujets du bac, la défense réagit et soutient qu'aucune preuve matérielle n'est présentée contre les prévenus."Il n'y a pas eu de fuites des sujets du baccalauréat à partir de l'Office national des examens et concours (Onec)", a affirmé, hier, l'avocat et militant des droits de l'Homme, Mustapha Bouchachi, au cours d'un point de presse qu'il a animé dans son cabinet à Alger-Centre.Selon l'avocat de la défense d'un inspecteur régional de l'éducation nationale ? Yaïche Nadjib en l'occurrence, incarcéré à la prison d'El-Harrach depuis le 4 juin dernier avec quatre autres cadres de l'Onec, dont le directeur général de l'organisme ?, le dossier de justice ne comporte aucun élément compromettant contre les prévenus. Sans vouloir trop s'attarder sur le dossier toujours en instruction, il a révélé que lesdits cadres ont été interpellés et mis en détention préventive sur simple constatation des services de sécurité. "Il n'y a, jusqu'à présent, aucune preuve matérielle des faits reprochés à nos mandants dans leurs dossiers judiciaires. Les poursuites ont été engagées dans la précipitation", a asséné Me Bouchachi, conforté par sa cons?ur Me Eldjou Linda. De son analyse, "ces cadres ont été accusés et mis en prison tout simplement pour calmer l'opinion publique. Ce sont des boucs émissaires". C'est ce qui explique, a-t-il ajouté, la conférence de presse du procureur de la République près le tribunal de Sidi-M'hamed, cinq jours à peine après l'inculpation des quatre cadres pour divulgation de secret, abus de fonction, corruption et complicités de salariés. L'avocat a précisé que la défense n'a pas voulu réagir à la conférence de presse du parquet pour ne pas envenimer la situation. Depuis, elle a introduit une demande de liberté provisoire qui a été rejetée, le 10 août dernier. "Aujourd'hui, on veut dire à l'opinion publique que ces personnes ont été jetées en prison sans que les accusations portées contre elles soient fondées. Par ailleurs, cette affaire discrédite l'Etat." Les deux juristes ont indiqué que l'un des prévenus travaille sur les sujets du bac depuis 20 ans et l'autre depuis 8 ans. "Le fils de Nadjib Yaïche a raté le bac trois fois. On vous laisse conclure", a suggéré Me Eldjou. Me Mustapha Bouchachi a rappelé que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a déclaré, samedi dernier dans un média national, que "ces personnes n'ont rien à voir avec les fuites du bac".En clair, les fuites ne sont pas parties de l'Onec. C'est une certitude dès lors que l'expertise du matériel informatique et l'inspection des bureaux des mis en cause n'a rien donné de probant, pour l'heure du moins. Mais il est impossible de déterminer à quelle étape les sujets du bac ont été libérés avant le jour et l'horaire réglementaires. "Il existe environ 300 centres régionaux de l'Onec, comment savoir où ont eu lieu les fuites '", s'est interrogé Me Bouchachi. Il a ainsi estimé qu'il serait raisonnable de mettre en liberté les quatre personnes incarcérées dans cette affaire avant les fêtes de l'Aïd el-Adha, parce que leur culpabilité n'est pas prouvée.Souhila Hammadi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)