Algérie

Huile d?olive



Les ravages de la contrebande Selon certains oléiculteurs, oléifacteurs et autres intermédiaires et mandataires, que nous avons rencontrés et qui sont au plus haut point de l?indignation, la production d?olives de l?extrême nord-est du pays ou même de l?Est prend les chemins du trabendo, qui la fait passer clandestinement en Tunisie. Ainsi, voilà un autre produit à ajouter au large éventail des autres que tout un chacun connaît et que des gens sans scrupules arrachent à leur pays et leur peuple pour l?écouler ou le brader ailleurs. D?abord, sachons que beaucoup parlent d?une bonne année en matière de production d?olives, chose confirmée par des oléifacteurs, qui déjà font état d?un rendement conséquent en matière d?huile. Ainsi, chez un transformateur à Guelma, la première trituration a donné 14 litres d?huile au quintal, et pas plus tard qu?hier, avec la maturation du fruit, on a pu en extraire 24 litres. Alors que l?année dernière, le rendement oscillait entre 15 et 18 litres. Les trafiquants pour le compte de la Tunisie sont prêts, nous dit-on, à « lessiver » toute la région de la production d?olives à n?importe quel prix, c?est-à-dire quitte à en payer le prix fort. Ainsi ont-ils fait augmenter le prix du quintal d?olives qui atteint aujourd?hui 2700 DA, alors que l?année précédente, ayant commencé au début de la cueillette, il était à 1500, voire 2000 DA au maximum. Tous les moyens sont bons pour rafler les récoltes d?olives, même des livreurs de boissons gazeuses, alléchés par une forte rétribution, ont été poussés à entrer dans la mêlée, nous apprend-on, utilisant ainsi leurs camions pour les remplir de quantités d?olives au fil de leurs voyages, à travers certaines wilayas de l?est du pays. Les trabendistes seront toujours bénéficiaires, du moment que le quintal est cédé à 70 dinars tunisiens (soit 4900 à 5600 DA, en tenant compte du taux de change en cours). Cependant, nous dit-on, il est question beaucoup plus de troc, dans la plupart des cas, en contrepartie des olives, on ramène de la friperie. En étant au fait de cette affaire, certains se demandent si les Tunisiens, qui ont de belles oliveraies et qui travaillent ce secteur avec sérieux, ont besoin de la production algérienne. « On n?en a jamais assez », rétorquent d?autres, relevant le fait que la Tunisie exporte l?huile d?olive, et qu?il n?y a qu?à voir les étals de certains magasins en Algérie, du moins de l?est du pays, où même l?huile de bas de gamme, l?huile de grignon (noyau et autres déchets), est proposée à la vente. Il faut dire, et cela est compréhensible, que certains producteurs d?olives se frottent déjà les mains du fait de l?augmentation du prix du quintal. D?habitude, ce sont les transformateurs de la région de Jijel qui sillonnent les wilayas de l?extrême nord-est pour s?approvisionner en olives. Vrai, ils attendent le moment propice, lorsque le fruit arrive à maturation pour faire leur collecte. Mais, cette fois, lorsqu?ils viendront - si rien n?est fait pour mettre un terme à ce qui semble être un parfait crime économique -, ils ne trouveront pas une seule olive à triturer.
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