Honni soit qui «Mali» pense

Le corps à Bamako, la tête et les oreilles en Ethiopie. Les joueurs de Henry Kasperczak joueront le match le plus important dans des éliminatoires qui ont été plus compliquées que prévues. Avec l'Algérie, les coéquipiers de Seydou Keïta partaient largement favoris pour composter l'un des deux précieux sésames pour la messe africaine. Seulement, la campagne s'est mal déroulée. Notamment lors des deux derniers rounds où les doubles demi-finalistes malheureux des défuntes CAN (2012 et 2013) ont essuyé deux revers de rang. Un à domicile face aux Ethiopiens (3-2) lors de la quatrième journée et le dernier en date face aux Malawi (2-0) il y a 4 jours. Cette dernière contre-performance aura faussé tous les calculs. Les «Flammes» se sont invités à la deuxième place avec le même nombre de points (6) venant ainsi jouer les trouble-fêtes et menacer la présence de Modibo Maïga & Cie lors du prestigieux tournoi africain. Dans un cas pareil, les choses sont compliquées, mais la solution de l'équation est simple. La victoire et rien que ça. La réaction de la sélection malienne est attendue pour ce match de la dernière chance : «Bien sûr qu'on peut battre l'Algérie, on y croit !», a lâché le capitaine Seydou Keïta. L'actuel joueur de l'AS Rome et co-meilleur buteur avec Frédéric Kanouté (24 réalisations) saitpertinemment qu'à 34 ans cette Coupe d'Afrique des Nations pourrait être son dernier tournoi majeur avec la sélection. Il faut donc s'attendre à ce que l'adversaire livre une grosse bataille à Bamako jetant ses dernières forces dans une empoignade vitale et qui s'annonce très disputée. De leur part, les Verts se sont rendus au Mali avec la ferme intention de réaliser le meilleur résultat possible. Un seul objectif résumé dans une déclaration unanime «à Bamako pour la gagne» comme l'ont assuré les protégés de Christian Gourcuff qui, lui aussi, affirme: «On est là pour viser la victoire et rien d'autre. On ne se soucie pas de la situation de l'adversaire, même si on sait que notre mission va être nettement plus compliquée. Néanmoins, on s'est bien préparés pour ce match et on se donnera à fond pour vaincre.»Des espaces pour passer la sixièmeFace à un onze revanchard, qui s'est incliné 1 but à 0 à Blida en septembre, Azzedine Doukha, pressenti comme titulaire dans les cages à la place de Zemmamouche (peu convaincant face auxAntilopes Walya samedi) et en l'absence de Raïs M'Bohli, et ses compères n'auront pas la tâche facile pour enregistrer un sixième succès de suite. Cependant, ils pourront profiter des espaces puisque leurs homologues sont dans l'obligation de faire le jeu pour atteindre les filets algériens qui n'ont tremblé qu'à deux reprises en 5 matchs. Quant au portier adverse, Mamadou Samassa, il s'est incliné à 6 reprises. La perméabilité de la défense des Aigles pourrait profiter à l'attaque prolifique des Fennecs qui a trouvé la faille 11 fois (seule la Côte d'Ivoire a fait mieux avec 13 buts inscrits) lors de ces éliminatoires. Beaucoup de chiffres, mais la calculette ne devrait pas être sortie à l'issue de cette journée. Un succès du Mali, qui a un goal-average (+0) très favorable malgré les apparences, lui offrirait le ticket du bonheur même en cas de victoire du Malawi (-4) dans l'autre match de la poule qu'il jouera à Addis-Abeba face à l'Ethiopie hors course. En confrontations directes, les sélections malienne et malawite comptent une victoire chacune et sur le même score (2-0). C'est donc le goal-average général qui départagera les deux équipes en cas d'égalité de points. Les Malawites doivent infliger une rouste à leurs hôtes du jour pour espérer couper l'herbe sous les pieds de Keïta et consorts. Ce qui est sûr, c'est que les «Flammes» comptent sur l'Algérie pour préserver l'éthique et stopper le Mali. Voyons comment les nôtres, qui dominent outrageusement la poule «B» avec 15 unités au compteur, vont évoluer face à la probable et très attendue réaction d'orgueil des Maliens qui restent dangereux malgré leur posture. M. T.