Algérie

Histoire d'une déroute humaine!



Après de nombreuses pérégrinations, et des récompenses dont celle de la meilleure pièce de théâtre, au festival de Jordanie, la pièce de théâtre «GPS», est revenue au bercail, soit au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi pour de nouvelles représentations, soit du mercredi à samedi derniers et toujours avec un public curieusement renouvelé et attisé par l'étrangeté de cette pièce dont le titre est pourtant illustré par la photo d'un train! Mise en scène par Mohamed Charchal et produite par le TNA, nous fumes pour notre part, agréablement surpris par la mise en scène et la performance des acteurs de la pièce «GPS» dont nous avions beaucoup entendu parler. Sa particularité est l'absence de dialogue. Pas de longs discours en arabe châtié ni de fanfaronnades pour une fois, mais tout de même des mimiques, onomatopées et des vocalises d'opéra qui fusaient souvent en guise de communication entre deux êtres qui tentent de faire connaissance, de se comprendre, de s'apprécier ou de se rapprocher avant qu'ils ne perdent le cap car la pièce parle, en effet, de déroute, de la naissance à la vieillesse, de vie, de séduction, du train raté de l'existence, du manque d'humanisme aussi, de cette vie de robot à laquelle nous sommes astreints parfois, d'assujettissement, d'aveuglement, d'abus de pouvoir, du temps qui passe, du vent...Humour et tragédie
Il y a des moments forts, du tragique, du poétique comme du naïf ou du ludique et ça fait du bien de rire parfois de nous-mêmes...En gros, la pièce, parle de la perte de notre boussole quand notre GPS intérieur se met à se fourvoyer, à perdre les pédales ou carrément à tourner en rond ou mieux, à ne pas savoir retrouver son chemin, quand il ne sait plus quel voie prendre....Un GPS qui se dérègle, tant la foi pourrait être aussi un moyen de déperdition pour certains quand elle est mal employée.... Bref! «GPS», est une belle critique de l'homme moderne! En effet, avec un décor subtil, juste ce qu'il faut pour suggérer une gare ferroviaire, une horloge et des accessoires, tels des masques ou des cordes, l'on est d'emblée embarqué dans un univers fantastique où l'homme traîne son corps dés la naissance et tente de trouver souvent sa place. Sa vision est parfois obstruée ou malencontreusement effacé, broyée par cette main maléfique qui refuse que l'on voit la vérité, que l'on goûte à la véritable richesse des choses de la vie...
Lumière et frivolité
L'amour finira quelquefois par triompher et faire retrouver la vue à certaines âmes innocentes, jusqu'à l'arrivée de cette obséquieuse personne qui s'emploiera à faire revenir l'obscurité, en faisant régner sa terreur par de vilaines ruses et manipulations. Cette pièce donne à voir de nombreux tableaux où des personnages sont en quête d'une destination, symbolisée par un train qui passe et repasse, sans qu'ils ne se décident à le prendre, trop occupés les uns des autres à se regarder, à se jauger, à s'accuser à tort ou à raison et au final, sans faire attention au temps. la pièce a été pensée par le metteur en scène comme un spectacle humoristique, traversé de passages tragiques, profondément poétiques, voire bouleversants. La pièce met l'accent sur les capacités des acteurs à se mouvoir sur scène. La musique a aussi un grand rôle à jouer dans cette pièce. Elle évolue et change en fonction des situations. Elle est composée par Adel Lamamra, tandis que la scénographie est signée par Abdelmalek Yahia et l'éclairage Chawki El Messafi. Une pièce qui fait véritablement réfléchir sur notre condition humaine sur terre. Une oeuvre intéressante qui nous réconcilie un peu avec le 4eme art algérien...



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)