Algérie

Henri Maillot revient cette semaine


Henri Maillot revient cette semaine
Le film met en avant le parcours de l'homme décidé à en découdre avec le colonialisme en désertant en 1956 de l'armée française avant de rallier les maquis algériens.La guerre d'Algérie a été menée aussi bien par des hommes que par des femmes, des jeunes et des moins jeunes. Mais aussi par des Algériens d'origine européenne nés en Algérie qui n'ont eu comme seule patrie que l'Algérie à défendre infailliblement contre le colonialisme. C'est ce que met en avant le long métrage de120 minutes réalisé par Okacha Touita en hommage à l'aspirant Henri Maillot. Le film intitulé Opération Maillot sera en tournée dans les trois villes phares de l'Ouest du pays. Il sera projeté mercredi à Tlemcen, jeudi à Sidi Bel Abbès et enfin samedi dans la cinémathèque d'Oran. Le film, intitulé Opération Maillot, raconte le chemin du désintéressé et viscéralement haineux vis-à-vis du colonialisme. L'oeuvre a été produite par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Elle met en avant le parcours de l'homme décidé à en découdre avec le colonialisme en désertant en 1956 de l'armée française avant de rallier les maquis algériens pour prendre part au combat libérateur. Dans son film, le réalisateur Okacha Touita s'est ingénié dans la mise en scène chronologique des faits. Il a entamé l'histoire en mettant en valeur cet homme au grade d'aspirant dans l'armée coloniale. Cette haine viscérale qu'il porte au colonialisme le motive à détourner un camion chargé d'armes qu'il remet aux combattants engagés pour la libération de l'Algérie. Okacha Touita, lui, n'a rien laissé au hasard en reproduisant l'époque coloniale dans toutes ses scènes. Pour leur donner plus de valeur, il tourne ces séquences dans le maquis tout en retraçant la vie quotidienne des combattants et en présentant la biographie du militant de la cause algérienne, Henri Maillot. Dans la projection faite l'été dernier à Alger, le réalisateur n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour souligner que son oeuvre se voulait «une reconnaissance envers Henri Maillot et tous ceux qui ont contribué au combat libérateur du peuple algérien, entre autres Maurice Laban, un autre martyr de la cause algérienne tombé en même temps que Maillot». «Frères, n'oublions pas nos martyrs.» Une telle citation, qui a été souvent déclamée par les moudjahidine dans les maquis, revient fréquemment même après le recouvrement de la souveraineté nationale. Okacha Touita n'est pas en reste en immortalisant cet hymne dédié aux hommes tombés au champ d'honneur. Il dira d'ailleurs que «c'est un devoir envers la mémoire d'un militant de la stature de Henri Maillot, martyr de la Révolution algérienne, à l'instar de tous les martyrs tombés au champ d'honneur. Pour n'omettre aucun détail ne serait-ce qu'involontairement, Okacha a, dans une déclaration faite auparavant, affirmé s'être bien ressourcé en s'appuyant sur les témoignages de proches de Henri Maillot, dont sa soeur Yvette. Contre toute attente, l'exactitude de la narration des faits dans son film l'interpelle en vue de réaliser un ouvrage à la hauteur de la mémoire de l'homme mort les armes à la main pour que vive l'Algérie indépendante. Mort dans une embuscade de l'armée française le 5 juin 1956 à l'âge de 27 ans, Henri Maillot a été élevé, en 1986, au rang d'officier de L'ALN à titre posthume. «Les héros ne meurent pas quand nous les enterrons, ils meurent quand nous les oublions.» Cet aphorisme a donc trouvé terrain d'application chez Okacha Touita qui a immortalisé la mémoire du militant Henri Maillot, tout comme l'ont fait récemment les membres de la société civile de la wilaya d'Oran en montant au créneau suite à la débaptisation de la rue portant le nom de Fernand Iveton, guillotiné pour l'exemple le 11 février 1957. Une telle affaire est loin d'être du cinéma. Dans ses séquences, le pouvoir local a agi de manière «irresponsable» en attentant gravement à la mémoire d'un autre militant qui a consacré la beauté de sa jeunesse pour l'Algérie en la défendant contre l'impérialisme colonial. Dans le sillage de plusieurs actions de dénonciation qu'ils ont observées, les militants de la mémoire et de la reconnaissance ont fini par avoir gain de cause. Le pouvoir local a fini par remettre à sa place la plaque commémorative honorant la mémoire de Fernand Yveton. Ouvrier CGT, militant du Parti communiste algérien, d'origine européenne, Fernand Yveton est né en Algérie sa seule patrie. Militant convaincu par l'indépendance de l'Algerie, il a été condamné à mort par la justice coloniale française et guillotiné dans la cour de la prison de Barberousse, à Alger. Son recours en grâce avait été rejeté par le président de la République, René Coty, avec l'accord du garde des Sceaux de l'époque, François Mitterrand, et du chef du gouvernement socialiste, Guy Mollet. Si Guy Mollet usa de tous ces pleins pouvoirs en envoyant des contingents se battre en Algérie tout en intensifiant la répression, plusieurs militants communistes ont observé le contraire en défendant l'Algérie. Il s'agit de Maurice Audin dont le corps a disparu, Henri Alleg, torturé par les paras du général Massu et Fernand Yveton exécuté alors qu'il était âgé d'à peine 31 ans.


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