« Heberprot » bientôt disponible

Bonne nouvelle pour les malades souffrant de l'ulcère du pied diabétique à la veille de la célébration de la Journée mondiale du diabète. « Les laboratoires Lad Pharma vont, prochainement, produire Heberprot, un facteur de croissance épidermique pour cicatriser facilement les plaies. » L'annonce a été faite, hier, par le Dr Djebbar, PDG de ces Laboratoires, en marge du 9e séminaire portant sur l'ulcère du pied diabétique. Cet importateur exclusif d'Heberprot a affirmé, également, que « les ruptures de stock ne lui incombent pas. C'est la pharmacie centrale des hôpitaux qui est responsable du circuit, de la commande et de la distribution ». Ayant déjà prouvé son efficacité dans la cicatrisation des plaies, confirmée par des professeurs en diabétologie, l'utilisation de ce médicament dans les hôpitaux équivaut à son remboursement pour les assurés sociaux. « Toutefois, son utilisation est très peu répandue du fait de la mauvaise circulation de l'information et du non-encouragement de son usage par les hautes autorités », a souligné le PDG de Lad Pharma. Ce dernier a déploré, également, le manque de programmes pour les diabétiques, à l'instar de ceux concernant la pathologie du cancer et la lutte contre le tabagisme. Pour le Dr Djebbar, « il faut lever tous les obstacles pour que ce produit soit disponible au niveau des CHU et des pharmacies ». Son appel est motivé par le coût excessif d'une amputation alors que le coût d'un ulcère du pied diabétique traité par Héberprot est beaucoup moindre. Le Dr Djebbar insiste, par ailleurs, sur la prévention, la mise sur pied d'un programme pour éviter le diabète et la disponibilité de ce produit.L'importance de la préventionCe v'u est partagé par Noureddine Boucetta, président de la Fédération nationale des associations de diabétiques. « Le nombre de diabétiques est en nette augmentation », dira-t-il. Selon lui, « environ quatre millions de diabétiques sont recensés. 200.000 ont des prédispostions à développer un ulcère du pied ». Il regrette, toutefois, que « Hebreprot ne soit pas disponible dans tous les hôpitaux ». « Parfois, un malade est traité mais suite à une rupture de stock, il voit sa guérison compromise », a-t-il indiqué. Le Dr Talha, chef de service au CHU de Sidi Bel-Abbès, a souligné que « le diabète est une pathologie invalidante et grave ». « Il faut être vigilant pour éviter une aggravation puisque le risque de plaie n'est jamais nul », a-t-elle expliqué. Heberprot joue un rôle dans la régulation et l'accélération de la cicatrisation. Le Pr Chaou du CHU de Mustapha-Pacha déplore, de son côté, « la méconnaissance des complications de l'ulcère diabétique chez les malades ». Il regrette le manque de formation des médecins sur le diabète. « Seulement 45 heures sont consacrées à cette pathologie », a-t-il souligné. Ce spécialiste insiste sur l'amélioration de la prévention en prodiguant une bonne formation aux personnels médicaux et paramédicaux et en augmentant le volume d'enseignement pour le suivi podologique et l'acceptation du patient du déchaussage. Le Dr Bouregraâ du CHU de Skikda a avancé des raisons psychologiques, « étranges mais bien réelles » chez certains des médecins et patients. Ils ne considèrent pas le pied, qui a toute son importance, comme un organe « noble ».