Algérie - A la une

Hadi Bahlouli, le rossignol de djebel Chelia


Hadi Bahlouli, le rossignol de djebel Chelia
Connu et estimé par tous, grâce notamment à sa sagesse et sa modestie, le défunt avait beaucoup apporté à son pays à sa ville natale, le royaume des Aurès «Yabous». Sous le sobriquet «rossignol de Djebel Chelia» et accompagné de sa troupe Rahaba «Yabous», Hadi Bahlouli a réussi durant son parcours artistique à hisser l'emblème national en Europe et en Afrique.El Hadi Bahlouli quitte ce bas monde en silence, après avoir sacrifié toute sa vie pour l'Algérie comme son père Mahmoud tombé au champ d'honneur avant les Accords d'Evian. Ce que témoigne son parcours artistique à l'image des grandes figures, tel feu Ahmed Wahbi qui a quitté ce monde sur une chaise offerte par une Robe noire de Constantine, le célèbre Yahia Benmabrouk «l'apprenti» qui a souffert pour se procurer une prise en charge à l'étranger, Katchou victime d'un accident, Beggar Hadda, Zoulikha et autres pertes irremplaçables à l'instar des grands chouyoukh de l'ouest à Mostaganem, Oran, Sidi Bel-Abbès, Mascara et Saïda qui ont marqué leurs passages à différents coins du globe. Immense tristesse devant les tombes de nos valeureux artistes qui constituaient «La plume, l'épée et l'art un autre combat», nous disaient les chercheurs et historiens lors de l'enterrement du rossignol des Aurès. Une créature différente des autres, qui a voué sa vie aux arts musicaux folkloriques et métiers de la scène, auteur, chef d'orchestre dans les répertoires nationaux africains et universels. El Hadi a réussi à franchir les frontières avec ses instruments traditionnels en compagnie de son groupe composé de talentueux artistes, créé quelques jours après l'indépendance. Ses compagnons sont devenus aujourd'hui de grandes stars des «Rahaba ». Les uns ont préféré rester fidèles au fils du fief et le Guendouz de Ali Khencheli et Aïssa Djarmouni, d'autres ont préféré rejoindre l'autre rive. «Disparition de la voix du rossignol oblige». La troupe de Bahlouli El Hadi sollicitée à maintes reprises au niveau de la présidence et des ministères lors des grandes manifestations. Ces souvenirs avec le premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, le garant de la paix et le ministres de la Culture ainsi la rencontre avec les walis lors des échanges culturels sont inoubliables. Nul besoin d'adresse ou de numéro de téléphone pour le trouver, lui qui a marqué de son sceau l'âge d'or des chansons bédouines et Rahaba. Le grand virtuose de la Gasba et le Bendir est venu au monde les années cinquante à proximité du mausolée du saint patron de la ville Sidi Ahmed Belabbes et il disparaît le jour même de sa naissance en 2014 à l'âge de 63 ans. Originaire d' Ouled Djana , il est lui-même un maître de l'art et les traditions chawiya qui s'inscrivent dans la noble lignée des grands maîtres. Attaché à sa tenue traditionnelle et au milieu des éléments du groupe comme une batterie à son mobil depuis l'âge de la marelle, c'est l'une des figures prestigieuses de cet art. Il débuta à l'âge de 12 ans, alors qu'il assistait à la campagne moissons-battages sur les terres fertiles du grenier du blé, aux environs de R'mila ? Touffanna ? Yabous ? Bouhmama ?. Il fait avec la flûte, les tbiblettes, petits tambours et bendirs. Selon ses proches, cette période qui coïncidait avec la capture de son père Mahmoud, torturé puis lâchement assassiné par le colonialisme en compagnie d'un groupe de maquisards de la région. Le grand événement des commémorations du 1er anniversaire de l'indépendance était fêté par ses propres moyense et autres objets récupérés. Cinquante ans de parcours Hadi Bahlouli et les éléments de la troupe planent d'une région à l'autre sur les quatre coins de notre vaste territoire l'Algérie. Aujourd'hui El Hadi reste une muraille et le monument artistique chaoui, nous dira un guendouz. «On retrouve dans ce monde deux choses importantes, le pilier de la troupe de Rahaba, le chouchou d'Ouled Hamza de Djebel Chelia, la vraie perle des Aurès et les chants qui sont très populaires depuis la nuit des temps laissent un cachet dans diverses fêtes dans la région des Aures.» Bahlouli le modeste des grands pleure de joie durant tout son parcours artistique après les grandes retrouvailles et chante pour les enfants des différentes tribus. Hadi qui reste une référence vivante de la chanson chaouie vouait un amour sacré pour sa patrie l'Algérie avec un parcours honorable sur les podiums à l'échelle nationale et maghrébine et reste un monument attaché à sa culture comme un bébé sur les bras de sa maman. Bahlouli Hadi dont nul n'a besoin de son portable ou de son adresse garde toujours le trésor d'Ali Khencheli et Aïssa Djamboul avec une voix qui ne se tait à jamais du haut de ses 64 ans. Il n'a rien encore perdu de sa légendaire bonhomie. C'est lors de cette journée fatidique que nous a quittés le rossignol des Aurès, le destin a voulu ainsi. Ses proches amis venus des quatre coins du pays, larmes aux yeux sont venus pour assister à son enterrement sur le sol de son village natal à proximité du saint patron de la région, Sidi M'hand Bel Abbes Pour Rahaba de Yabous, une troupe créée en 1975 par les enfants d' Ouled Djana , lors de la campagne moissons-battages, selon Moussaoui Hassen, pour préserver les traditions de nos ancêtres et commence par «Soussam soussam a memi touchante» chanté quotidiennement par les corps fragiles de l'orphelinat , un aspect essentiel de l'art populaire et de l'héritage culturel traditionnel auxquels de nombreux amoureux restent encore attachés. Les Rahaba de Yabous qui se distinguent nettement du chant bédouin ou auressien en solo des groupes folkloriques constitués de joueurs de Flute et percussion gasba ? bendir. Le groupe du monument artistique cheikh Moussaoui est formé de six choristes vêtus de blanc (gandoura ? chèche) et le burnous noir formant une figure de deux rangées, se tenant par la main , face à face dans un mouvement de va ? et ? vient. Un groupe soudé comme une poignée de fer et l'empreinte confirme l'historique et le parcours honorable comme ce passage sur les ruines de Timgad, Djemila et sur les scènes des différents chaines nationales et étrangères les étoiles de rahba tapant les pieds tout en chantant ou en répétant des refrains, ponctués de cris gutturaux comme aux mariages, aux circoncisions et autres fêtes. Les Guendouz du mausolée de Sidi Ahmed Bel Abbès et avec la baraka du saint patron de la région où les Benouareth, Bougurnizen, Benachi, Moussaoui, Laroussi , gaagai , et Ouled Hamza, les légendaires de la chanson chaoui ont participé à plusieurs rencontres nationales et internationales ainsi qu'aux manifestations organisées par nos communautés à l'étranger. Les voix du duo Bahlouli Hadi ? Moussaoui Hassen restent aujourd'hui et demain le répertoire de chanteurs célèbres tel Aïssa Djarmouni , Ali Khencheli et bien d'autres encore . Le parcours d'un demi- siècle du célèbre «El Hadi Bahlouli» garde toujours les moments des fêtes, de toutes les joies. Père de cinq enfants, l'ainé Mahmoud, dont le nom a été choisi du chahid le grand-pèr, Abderrahmane, Hawass et Samir. El Hadi plus connu sous le sobriquet «le rossignol», n'est plus l'un des grandes figures artistiques à réussir un jour d'enregistrer l'hymne national en gasba et bendir. Le défunt accompagné de sa troupe effectuera plusieurs séjours à l'étranger pour montrer et démontrer toute l'étendue de son art et sa passion pour les instruments du chant bédouin à travers les pays européennes, à Sofia en Bulgarie en 1975. Le nationaliste Hadi préfère rejoindre sa ville natale et refuse les propositions alléchantes des Ecossais. A Marseille, Hadi a animé une scène inoubliable devant notre communauté, tout le monde frissonnait devant ce numéro. «On a tous frissonné devant ce numéro, même devant le petit écran», témoigne un émigré rentré au bled; la troupe est exclusivement masculine, et si l'instrument (bendir) existe, on ne lui fait pas toujours appel. La cadence et le rythme sont dictés par le pas. Behlouli frère jumeau de Wardi devient le plus sollicité à l'époque.. Tu ne nous quitteras jamais. Repose en paix, lit?on sur un écriteau.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)