Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Oui, mais... Tout n’a pas été dit sur cette réconciliation nationale qui a acquis force de loi et sur laquelle s’appuie le président de la République en invoquant le fait qu’elle a été «lue et approuvée» à plus de 97% par le peuple. Les Algériens, tout au moins ceux qui avaient la possibilité de s’exprimer par les urnes, avaient répondu massivement à la campagne de sensibilisation et d’explication menée par le chef de l’Etat en personne. La promesse de la fin du terrorisme, la perspective d’une vie normale où tout un chacun pourra vaquer à ses occupations comme au «bon vieux temps», et l’espoir d’un retour rapide à la croissance -donc au développement, à la richesse et à la multiplication des bienfaits que seule peut procurer la paix- ont pesé lourd dans la décision finale de 16 millions d’électeurs qui ont massivement et sans tricherie dit «oui» au projet présidentiel.En dépit des campagnes hypermédiatisées, du désir des Algériens d’en «finir» une bonne fois pour toutes et de l’envie de se voir ressembler aux nations civilisées qui entourent leur pays et aux yeux desquelles ils étaient coupables de délits dont ils n’étaient pas responsables, les électeurs avaient donné un blanc seing à Bouteflika pour lui permettre de mener à bien et jusqu’au bout sa politique de paix qui devait aboutir à l’éradication du terrorisme, sinon à sa simplification à quelques irréductibles qu’élimineraient «réglementairement» et «impitoyablement» les services de sécurité après que les délits impartis ont été consommés. Les électeurs connaissaient-ils, pour autant, les tenants et les aboutissants du projet? Avaient-ils été tenus au courant de l’usage qui allait être fait de leurs votes? La réconciliation nationale a-t-elle été appliquée à la lettre? Les dispositions qui allaient «convaincre» les terroristes, pour se rendre, avaient-elles été portées à la connaissance des électeurs ou constituaient-elles le volet secret du texte, puisqu’il est universellement admis qu’il existe toujours des clauses secrètes? Peut-on affirmer, sans risque de nous tromper, que la Réconciliation nationale a réussi? Oui, serions-nous tentés de répondre sans hésiter. Les chantiers engagés, l’ampleur des investissements nationaux, le volume des IDE, l’amélioration constatée et le come-back remarqué de l’Algérie sur la scène internationale n’auraient jamais été permis sans le retour de la paix. Pourquoi, alors, l’Algérie s’est-elle retrouvée avec un danger terroriste qui fait planer la menace d’une intervention qui dépasserait le cadre de sa souveraineté et qui la mettrait sous la coupe d’un commandement étranger dans lequel elle n’aura qu’un rôle de pion dans son propre territoire? Pourquoi le Président a-t-il évoqué des ONG qui interfèrent dans un champ censé être balisé, transparent et légal tant aux yeux de l’opinion nationale qu’internationale? Que la porte reste entrouverte ou carrément grande ouverte aux repentis «bis» et même «ter», relève d’une stratégie de paix. Et tant mieux si des égarés qui se sont déjà repentis, se sont de nouveau égarés et désirent se repentir encore. Errahma est grande, certes, mais le peuple ne suit plus très bien. Il ne comprend pas pourquoi des attentats secouent encore nos villes et pourquoi des policiers, des gendarmes et des militaires continuent de tomber sous les balles de terroristes. Si par cette réponse à la Réconciliation, trois années après son adoption, ils veulent signifier au président qu’ils ne sont pas d’accord, les seules options qui restent sont, soit le recours au tout sécuritaire pour les adeptes du rouleau compresseur, soit l’amendement de la loi pour introduire de nouvelles dispositions pour celles qui semblent avoir atteint certaines limites, tout au moins. Miloud Horr
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