Algérie - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina




Beaucoup reste à faire L’accident ferroviaire, qui a vu le télescopage d’un train de mar-chandises avec une locomotive dans la wilaya de Boumerdès, relance d’une manière sérieuse la sécurité des transports. Le réseau hérité de l’ère coloniale, qui n’a pas subi de changements notables du fait des coûts immenses qu’auraient induit le dédoublement de la voie ferrée et le tracé de nouveaux itinéraires, n’a pu jouer le rôle stratégique naturel qui devait être le sien dans le développement économique du pays, d’autant plus que plusieurs tronçons ont été la cible d’attaques et de sabotages durant les années de terrorisme. Ce qui avait contribué à l’épanouissement du transport routier, plus rapide et mieux maîtrisé dans le temps et dans l’espace. La disparition de sociétés étatiques de transport de voyageurs et de marchandises, à l’image de la SNTV et de la SNTR, ou tout au moins la réduction drastique du volume de leurs activités, conjuguée à l’explosion d’un marché en pleine croissance, a permis la montée en puissance d’opérateurs privés peu enclins à élaborer des contrôles de sécurité car pressés de conquérir des parts de marché, confondant rapidité et fiabilité. Qu’il s’agisse de taxis, de transports en commun travaillant pour le compte d’entreprises nationales ou de privés opérant en cycle urbain, le secteur des transports fait face à une anarchie avérée. Le voyageur qui prend un taxi n’est rassuré ni par l’état technique du véhicule, ni par son âge et encore moins par la manière de conduire d’un chauffeur censé être soucieux de la sécurité de ses passagers. Et les récits que rapporte le voyageur arrivé sain et sauf à bon port sont des témoignages édifiants sur ce qui se passe sur les routes, une fois le conducteur livré à sa seule obsession: faire de la vitesse pour arriver plus vite pour prendre de nouveaux passagers qui auront toutes les chances de se retrouver alignés dans une morgue, une étiquette collée à l’orteil. Les directions de transport des wilayas n’ont pas lésiné sur les instructions et conduites à tenir, l’affichage de notes à l’intérieur des bus et les trucs pour faire respecter les rotations le prouvent, ce qui n’a pas empêché les chauffeurs de s’adonner à de véritables rodéos en pleine ville faisant beaucoup de victimes. Des routes nationales sont devenues célèbres par le nombre d’accidents meurtriers qui s’y produisent et certaines lignes urbaines sont cataloguées à haut risque. Un état d’esprit qui résume toute la déliquescence dans laquelle baignent les transports et de l’état d’esprit qui anime les gestionnaires locaux de ce secteur névralgique. L’accident ferroviaire de jeudi nous rappelle que des passages à niveau font encore des victimes. Le ministre des Transports a initié des mesures pour réduire les infractions et son homologue des Travaux publics s’emploie à activer l’entrée en service de tronçons à double voie pour réduire et les risques et le nombre des accidents. Quand on observe, cependant, des automobilistes emprunter un sens interdit ou rouler sur le côté de la (double) voie réservée à l’usager venant en sens inverse, on prend brusquement conscience qu’un gros travail -pas nécessairement de sensibilité- reste à accomplir en direction des automobilistes pour que la route devienne une infrastructure routière et non une cause de mortalité. Miloud Horr
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