Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Enfin! Il aura fallu une décision énergique, l’interdiction d’exporter des métaux ferreux et non-ferreux, pour qu’un débat naisse au sujet du pillage que subissent d’importantes entreprises publiques, mais également des particuliers. Si les citoyens ont régulièrement dénoncé la maffia qui sévissait, dénudait des lignes téléphoniques, et dégradait des voies ferrées, le fait est que certains barons des métaux ont poussé une armée de gamins à sillonner les quartiers de toutes les villes du pays pour chasser tout ce qui est à revendre. Bouches d’égouts, grilles, blindage et autres portes de niches pour compteurs à gaz et eau. Ce vandalisme a favorisé la dégradation du cadre de vie et exposé citoyens et véhicules à de graves accidents. La presse a régulièrement rapporté des faits, qui ont fini par tourner au ridicule, et qui évoquaient des personnes surprises en flagrant délit de vandalisme sur des équipements d’intérêt commun. Récemment, un jeune étudiant avait été épinglé en train de voler des câbles à l’intérieur même d’une cité universitaire. Ce fait, à lui seul, démontre que cette industrie n’a pas pour seuls «travailleurs», des personnes sans instruction ou motivées par le dénuement, mais également -et surtout- des gens qu’aveugle le gain facile. Le plus choquant est le fait que ce sont des personnes qui prétendent être des industriels qui encouragent ces dégradations en achetant le produit des vols, quand ils ne les commanditent pas. Le Club des exportateurs des métaux ferreux et non-ferreux, «inquiet» du devenir de cette activité, a réagi à la récente mesure d’interdiction de l’exportation de ces déchets en proposant que cette interdiction soit «momentanément» limitée à certains produits. Le porte-parole de cette association a demandé que l’interdiction «concerne, seulement et pour l’instant, les produits soumis au monopole de l’Etat», car ce sont ceux-là qui auraient fait l’objet, selon lui, de «vols et autres infractions à la réglementation». Pour donner plus de consistance à ses arguments, le porte- parole a évoqué la perte de plusieurs milliers de postes d’emploi au moment où le pays est en train de consentir d’importants efforts pour «caser» notre jeunesse. Il serait curieux de savoir combien, parmi ces milliers de postes perdus, sont légalement déclarés aux organismes concernés. Et quel est le nombre de gamins et de revendeurs occasionnels qui composent cette armée de travailleurs mis «au chômage» par cette mesure bénéfique.
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