Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


C’est quoi le 11 Décembre? Indépendance, déclenchement de la Révolution et manifestations du 11 décembre 1960, qui constituèrent un tournant décisif dans la lutte du peuple algérien pour recouvrer sa souveraineté, sont autant de repères historiques qu’a jalonnés un long combat contre un ennemi bestial qui avait détruit la nation algérienne. Et dont les héritiers continuent, 44 ans après, de revendiquer des bienfaits d’une colonisation que le droit international assimile à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Le propos n’est pas de revenir sur une loi scélérate votée par un parlement qui avait agi avec légèreté, sous les coups de boutoir de revanchards que la roue de l’histoire a éjectés en cours de route. Mais de s’interroger sur la relation qui lie les générations montantes avec l’histoire de leur pays, et quels regards elles portent sur le passé de l’Algérie et de la Révolution qui leur a permis, aujourd’hui, de vivre sur le même rythme que leurs congénères, en dépit de quelques ratés. De savoir quels enseignements ont laissés les générations qui ont mené le combat libérateur, d’identifier les sous repères qui ont fait le lit des grandes dates et quel est le message qu’elles ont compris de la lecture d’une histoire mal écrite, pour ne pas dire falsifiée dans plusieurs de ses segments. Du feuilleton des faux moudjahidine à celui des licences d’importation, les générations post-indépendance ont rapporté la dimension de l’indépendance à une sordide histoire de (gros) sous. Un petit sondage réalisé, il y a quelques mois, en milieu scolaire, a révélé qu’une bonne partie des lycéens interrogés ne savaient pas à quoi correspondait le 5 Juillet ou le 1er Novembre. Les réponses étaient, certes, teintées de crâneries dans la majorité des cas. Mais en regard de la solennité des questions, l’ironie des réponses ne traduit-elle pas le peu de considération à l’endroit de repères écrits avec le sang de centaines de milliers de martyrs qui ne savaient même pas à quel point étaient déséquilibrées les forces en présence? Cette situation est-elle le seul fait d’une jeunesse peu intéressée mais qui n’est, tout compte fait, que le produit d’un moule confectionné par des acteurs dits historiques? Ou celui d’une contre-culture qui assimile les symboles nationaux à des événements ponctuels? Nos historiens, ainsi que les valeureux combattants qui s’empressent devant les caméras de télévision, seraient bien inspirés d’écrire les épopées qu’ils disent avoir vécues, s’ils désirent que notre jeunesse continue de se souvenir qu’un 1er Novembre a abouti à un 5 Juillet.
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