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Guerre de ministres au FLN



Guerre de ministres au FLN
Le vieux parti peut-il satisfaire tout le monde'Qui favoriser en effet, entre les députés sortants, les 16 ministres au gouvernement, les membres du bureau politique, les membres du pléthorique comité central.On court, on court au vieux parti. A six mois des élections, c'est la ruée au FLN où tout le monde veut s'assurer une place à la prochaine législature. La guerre de positions a déjà commencé et la partie s'annonce serrée. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, aura à faire des choix dans l'embarras. Qui favoriser en effet, entre les députés sortants, les 16 ministres au gouvernement, les membres du bureau politique, les membres du pléthorique comité central, les P-DG de sociétés, les walis à la retraite et les sponsorisés par les lobbys de l'argent' Un véritable dilemme qui met le secrétaire général du FLN sous une terrible pression. Il doit gérer avec doigté la confection de ces listes qui risquent de créer d'autres fronts, d'autres crises et d'autres tensions qui minent la maison FLN. Déjà que des voix se sont élevées pour dénoncer «les dérives dangereuses» de l'actuelle direction. Et les redresseurs menacent de présenter des listes indépendantes. C'est sans compter sur la ruse, le jeu de coulisses et l'esquive. Pour de nombreux observateurs, la dernière sortie incendiaire de Amar Saâdani intervenant après quatre mois de diète politique procède de cette technique du contre-feu. Un vieux classique en politique. «Il s'agissait de braquer l'opinion là où il ne fallait pas», car, ajoutent les mêmes observateurs, «les cibles désignées par M. Saâdani sont de toutes les manières inoffensives dans le sens où elles n'ont pas d'emprise directe sur la vie politique du pays. C'est même contre-productif puisqu'à force de leur tirer dessus, il leur offre le statut de victimes». Mais il fallait bien pour M.Saâdani d'occuper la scène et étouffer plusieurs fronts, s'il veut garder les rênes du parti: les listes de candidats pour les prochaines législatives, assumer la gestion de la crise financière et ses retombées en sa qualité de parti majoritaire au gouvernement et dans les institutions élues et enfin, faire face à la contestation interne qui devient de plus en plus virulente. Pour le «front des listes» de candidatures, c'est la rengaine au vieux parti. A chaque élection, on se fait la guerre sans miséricorde. Pour les prochaines législatives, les armes sont fourbies. La ruée a commencé et tout le monde veut s'assurer une place. Comment gérer toutes ces humeurs, tempérer les ardeurs et les ambitions' On a eu un avant-goût de cette bataille, en septembre dernier, lors de l'installation d'une commission chargée des études et de la prospective. Sitôt mise en place, les critiques et les doutes fusent et les mouhafadhas s'animent: il s'agit d'un embryon de la commission de candidatures. M. Saâdani n'est pas au bout de ses peines. La prochaine législative sera marquée par des faits nouveaux. En plus de la pléthore des listes, l'empreinte de l'argent risque de fausser la compétition électorale. Lors des sénatoriales de janvier dernier, la question de l'argent sale a empoisonné les relations, déjà détériorées, entre le FLN et le RND. «La chkara est une réalité», a lâché Ahmed Ouyahia en allusion à son rival, le FLN. La déclaration n'a pas été du goût de la direction du FLN qui s'est sentie mise en accusation. «Certains continuent de souffrir d'un complexe à l'égard du premier parti du pays et s'attaquent dans leurs sorties médiatiques à sa position de première force politique, remettent en cause sa crédibilité en semant le doute sur la majorité qu'il a obtenue lors des élections sénatoriales», lui a répliqué le FLN dans un communiqué, tout en rappelant au RND «qu'il est le produit historique d'une fraude électorale massive», et voilà un socle qui annonce une confrontation sans fin entre les deux partis. M.Ouyahia en remet une couche en septembre dernier et de quelle manière! «Les prochaines élections législatives, pourraient constituer un terrain fertile à un activisme politicien dont l'objectif serait de 'renforcer'' certaines tendances aux surenchères qui ne serviront pas les intérêts du peuple....» annoncent une compétition électorale palpitante. Dure tâche pour Amar Saâdani certes, mais cela lui confère un rôle central. Il devient du coup l'homme convoité, l'homme à soutenir, auprès de qui il faut se rapprocher pour espérer voir son nom figurer sur la liste des candidatures. Bien évidemment, la direction du FLN arrivera à confectionner sa liste, même avec des dégâts et des mécontents, cela fait partie du jeu.
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