Guéguerre entre des associations algériennes de lutte contre le sida

Le Fonds des Nations unies menace de suspendre ses subventions Selon la représentante du Fonds mondial de lutte contre le Sida (global fund), le Dr Samia Lounas, l’Algérie a pris six mois de retard et n’a déboursé que 50% des neuf millions de dollars prévus pour les 12 associations activant dans la lutte contre le VIH. La représentante du Fonds mondial de lutte contre le Sida explique cette situation par le fait, d’une part, de la confusion qui a entouré la répartition de cet argent avec l’ex-coordinatrice de l’unité de gestion relevée de ses fonctions par le ministre de la Santé et, d’autre part, de la guéguerre qui s’est déclarée par médias interposés entre le Forum et quelques associations bénéficiaires. Lors d’une conférence de presse, les associations El Hayat et Aids-Algérie, en présence des représentants de l’Onu/Sida, des scouts musulmans et de l’association Iqraa, ont tenu un véritable réquisitoire contre l’ancienne coordinatrice du comité de gestion pour les aides et subventions au ministère. Ils l’accusent d’incompétence, de mauvaise gestion et d’avoir usé de la politique de deux poids, deux mesures à l’égard de certaines associations, dans la répartition des subventions, d’où la suspicion des principaux bailleurs de fonds mondiaux pour la lutte contre le sida, à savoir les Etats-Unis et la France. Selon le président de Aids/Algérie, le Fonds mondial, après constatation des faits, a vite saisi le ministre de tutelle, lui demandant des explications sur la destination de cet argent pour lequel un accord a été signé le 29 septembre 2004 pour un montant de 6.700.000 dollars, pour une période de deux années, sur une enveloppe de près de neuf millions USD. Faute de transparence dans la gestion, la moitié de cet argent n’a pas été consommée, ce qui a mis le ministre de la Santé dans l’obligation de mettre fin, en juin 2006, à la première responsable de l’organe garant de l’exécution de ce programme et de geler le CCM jusqu’à nouvel ordre. A cet effet, le Fonds mondial de lutte contre le Sida menace de bloquer les conventions et de ne pas les reconduire pour 2007 si la situation reste dans l’état et si le ministère ne relance pas l’organe gestionnaire. De son côté, le Pr. Mehdi, fondateur de Aids/Algérie, plaide pour l’arbitrage du ministre en appelant à l’apaisement entre les acteurs de la société civile activant dans ce domaine et à se solidariser. Ceci permettra de relancer les financements en faveur de ces associations. Par ailleurs, la représentante du Fonds mondial pour la lutte contre le Sida a souligné, hier, que 5 millions de personnes sont nouvellement touchées par le sida dans le monde et l’Algérie compte, d’après les chiffres que son organisme a établis, entre 9.000 et 59.000 cas. La tranche d’âge touchée par ce virus varie entre 15 et 49 ans. Seulement, au niveau des hôpitaux, les services concernés n’ont dépisté à septembre 2006 que 700 cas cumulés de sida et 2.092 séropositifs. Les associations qui activent dans le domaine de la sensibilisation ; à l’instar d’El Hayat et de Aids/Algerie, au niveau de 15 wilayas du pays, ont déjà distribué, d’après le bilan qui nous a été présenté, pas moins de 850.000 préservatifs, 100.000 brochures et touché plus de 100.000 personnes dont des usagers de la drogue, des toxicomanes en milieu carcéral, des étudiants au niveau des résidences universitaires et même des écoliers.