Algérie

Guantanamo Bay



Tortures au camp X-Ray Sur l?île de Cuba, le camp X-Ray. Des cellules grillagées à ciel ouvert et des prisonniers coupés du monde pendant plus de trente mois. Les services de renseignement américains ont placé dans la base de Guantanamo plus de 600 détenus, capturés pendant la guerre en Afghanistan. Ils sont soupçonnés d?appartenir au réseau terroriste d?Al Qaîda. Or, Guantanamo ne se trouve pas sur le territoire américain. Cette petite astuce a permis à l?armée de pratiquer des interrogatoires « musclés » avec les détenus, sans être inquiétée. Sous la pression internationale, quelques ressortissants européens, russes, marocains et afghans ont été remis aux autorités judiciaires de leur pays. Le 2 août 2004, cinq des dix-sept détenus marocains ont quitté l?île. Abdammah Tabarek, un des proches collaborateurs et garde du corps particulier d?Oussama Ben Laden, en faisait partie. Mourad Benchellali, Nizar Sassi, Brahim Yadel et Imad Achab Kanouni ont été inculpés et mis en détention provisoire par la justice française pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». En février 2004, l?unique prisonnier espagnol avait été rapatrié, puis libéré le 13 juillet en raison de ses conditions de détention « contraires au droit ». Par ailleurs, le 28 juin 2004, le gouvernement américain a subi un sérieux revers juridique : la Cour suprême des Etats-Unis a estimé que les quelque 600 détenus étaient en droit de contester leur détention et leur statut de « combattants ennemis » devant un tribunal civil. Les prisonniers ont donc commencé à s?exprimer. Leurs témoignages sont rapportés par l?AFP. Le Suédois Mehdi Ghezali aurait été enchaîné, privé de sommeil et soumis à des températures basses pendant des périodes allant jusqu?à quatorze heures. Hier, le journal britannique The Guardian a publié un dossier accablant de trois ex-détenus britanniques. Chafiq Rasul, Asif Iqbal et Rhuhel Ahmed dénoncent les traitements violents subis avant et pendant leurs interrogatoires à Guantanamo Bay. « J?ai vu plusieurs personnes tenter de se suicider en se pendant avec leurs vêtements. En général, le garde appelait un médecin, qui leur donnait quelques pilules. Elles étaient ensuite enchaînées pendant des jours », affirme l?Espagnol Hamed Abderrahman. Le Pentagone réfute toute accusation de tortures. Larry Dirita, porte-parole du département de la Défense, a déclaré : « Les procédures d?interrogatoire utilisées à Guantanamo respectent les règles internationales. » Le major-général Geoffrey Miller, qui a dirigé le camp de détention à Cuba de novembre 2002 à avril 2004, a affirmé à plusieurs reprises qu?« il n?y a jamais eu de tortures à Guantanamo ». Or, le 22 juillet 2004, un rapport a été rendu public. Geoffrey Miller est soupçonné d?avoir utilisé à Abou Ghraïb, à Baghdad, les techniques expérimentées à Guantanamo : il est écrit que les militaires chargés d?interroger les détenus en Irak et en Afghanistan ont employé « improprement » les méthodes « sévères » approuvées pour « être seulement appliquées aux détenus de Guantanamo Bay ». Le 12 juillet 2004, les avocats de deux Algériens, Lakhdar Boumediène et Mohammed Nechia, détenus sur la base américaine de Guantanamo Bay, ont porté plainte contre le gouvernement des Etats-Unis. Selon eux, les détenus ont été illégalement remis aux forces américaines, alors qu?ils se trouvaient en Bosnie-Herzégovine en 2001 pour une mission humanitaire. Washington n?aurait aucune autorité pour les maintenir en détention. L?Associated Press (AP) rapporte que leurs familles ont intenté une action contre l?Etat bosniaque qui leur a offert des dédommagements de 15 000 euros pour chacune.



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