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Grande Bretagne: L'emploi bénéficie de "l'effet olympique", à court terme



Les préparatifs des jeux Olympiques de Londres ont donné un coup de pouce au marché de l'emploi, une bonne surprise pour une économie britannique en difficulté, même si l'effet risque bien d'être seulement temporaire.
Le taux de chômage au Royaume-Uni a légèrement reculé à 8,1% de la population active en mai, selon des statistiques officielles publiées, hier, meilleures que prévu. Les économistes s'attendaient en effet à un taux stable par rapport aux deux mois précédents, à 8,2%. Le chômage a ainsi connu une décrue régulière depuis quelques mois après avoir atteint un pic de 8,4%. Le nombre de personnes à la recherche d'un emploi a diminué de 65.000 sur les trois mois achevés fin mai, pour atteindre 2,58 millions, a précisé l'Office des statistiques nationales (ONS).La baisse du chômage a été la plus forte à Londres, ce qui indique un effet positif de la préparation des JO, qui débutent le 27 juillet. "Le début imminent des jeux Olympiques fournit actuellement un soutien à l'emploi", confirme Howard Archer, économiste du cabinet IHS Global Insight. Leur organisation, avec un budget d'environ 9 milliards de livres, et la remise à niveau des transports londoniens, s'est traduite par l'injection de sommes importantes dans l'économie britannique. Le plus grand événement sportif du monde a en effet été épargné par le plan d'austérité implacable mis en place par ailleurs par le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron. Son organisation a aussi permis l'embauche temporaire de salariés chargés de l'accueil, la restauration ou encore la sécurité. Le groupe G4S devait ainsi fournir plus de 10 000 vigiles pour l'occasion, même s'il s'en est finalement avéré en partie incapable, obligeant à recourir à l'armée. Le gouvernement s'est aussitôt félicité des chiffres de l'emploi mercredi, sans toutefois pavoiser. "Ce sont des chiffres encourageants dans un contexte économique qui reste incroyablement difficile", a sobrement commenté le ministre de l'Emploi, Chris Grayling.C'est que le Royaume-Uni reste dans une situation économique difficile.
Le pays a replongé dans la récession, dont il est loin d'être acquis qu'il puisse sortir au deuxième trimestre, et est toujours engagé dans un plan d'austérité qui se traduit par la disparition d'emplois publics. David Cameron table sur plus de 13 milliards de livres (16 milliards d'euros) de retombées des JO sur les quatre prochaines années à l'économie britannique. Mais les économistes sont partagés sur l'effet réel sur l'économie et donc potentiellement l'emploi. La banque américaine Goldman Sachs estime que les Jeux apporteront 0,3 à 0,4 point de croissance supplémentaire au troisième trimestre mais que "cet effet bénéfique à court terme sera largement inversé au quatrième trimestre". "A court terme, les JO devraient continuer à donner un coup de pouce.
Cependant, les perspectives d'emploi semblent plus problématiques pour la suite", ajoute Howard Archer, qui prévoit une montée du chômage à 8,8% à la mi-2013. Les syndicats ont aussi demandé au gouvernement d'éviter tout triomphalisme après la bonne surprise des chiffres de mai. "L'effet olympique peut donner l'impression d'une reprise mais c'est un mirage", a mis en garde Dave Prentis, le secrétaire général d'Unison, la plus grosse organisation du secteur public, en soulignant la persistance du chômage de long terme, ainsi que pour les femmes et les plus jeunes.
BoE : nouveaux rachats d'actifs en juillet votés à 7 voix contre 2
La Banque d'Angleterre (BoE) a opté en juillet pour une augmentation de son programme de rachats d'actifs à sept voix contre deux, certains membres de son Comité de politique monétaire préférant le statu quo, selon les minutes de leur dernière réunion publiées, hier. Lors de cette réunion tenue les 4 et 5 juillet, le Comité avait décidé d'augmenter le montant total de son programme d'injections de liquidités de 50 milliards de livres (63,7 milliards d'euros) pour le porter à 375 milliards de livres, tandis que le taux directeur de l'institution était maintenu à 0,50% à l'unanimité. Le programme de rachats d'actifs, dit d'"assouplissement quantitatif" (QE), avait été relancé en octobre, avec une tranche de 75 milliards de livres, suivi en février par 50 milliards de livres. Cette dernière tranche était arrivée à échéance en mai. Ce programme visant à injecter massivement des fonds dans le système avait été lancé en mars 2009 pour aider une économie britannique alors en pleine récession. La première tranche, graduellement relevée jusqu'à 200 milliards de livres, avait été épuisée en janvier 2010. "Les perspectives de croissance du PIB (Produit intérieur brut, ndlr) se sont affaiblies" pour le Royaume-Uni, a estimé la banque centrale britannique. La BoE s'attend à une stagnation de l'activité en 2012, ce qui "implique une période de deux ans où il y aura eu peu ou pas de croissance économique - un tableau à court terme quelque peu plus faible que ce qui était projeté dans le rapport de mai (de l'institution) sur l'inflation". La dégradation des conditions économiques au Royaume-Uni comme dans la zone euro, principale source de danger pour l'économie britannique, a ainsi poussé le Comité à donner un nouveau coup de pouce monétaire.
Deux des neufs membres du CPM - Ben Broadbent et Spencer Dale - ont estimé que les mesures adoptées récemment par la Banque d'Angleterre et le gouvernement britannique seraient suffisantes à court terme pour stimuler l'économie dans l'immédiat. Ces mesures se traduisent notamment par des lignes de crédit fournies aux banques pour les inciter à prêter et ainsi à soutenir l'économie nationale en récession.


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