Algérie

Ghardaïa : les mises au point d’Ouyahia



Ghardaïa : les mises au point d’Ouyahia
Le Conseil de gouvernement d’hier a été exceptionnel en sortant des traditionnels examens et adoption de textes pour se consacrer principalement à la catastrophe qui a touché la wilaya de Ghardaïa.À cette occasion, le Chef du gouvernement a animé une conférence de presse lors de laquelle il a dressé les bilans de la catastrophe, les chiffres officiels pour couper court “aux spéculations et la campagne d’intox” concernant l’ampleur des dégâts. 
Ahmed Ouyahia parlera de “chiffre horrible” en évoquant les pertes humaines, 34 décès et une personne disparue alors que les blessés sont au nombre de 89 dont 3 demeurent hospitalisés. Les autorités ont jusqu’au 10 du mois en cours pour faire les évaluations définitives.
La mobilisation et l’intervention des différents services ont permis de prendre en charge les victimes. Ainsi, 756 familles ont été mises à l’abri et un programme de relogement et de relogement temporaire est déjà lancé. Le gouvernement dispose de 700 logements disponibles et la construction de 2 000 chalets est lancée. Des mesures d’autant plus encourageantes que le déplacement de M. Ouyahia se voulait avant tout un message d’espoir.
Pour les dégâts matériels, le CTC, déjà sur place, a expertisé 9 600 logements classés dans l’ordre, rouge 600 logements, orange 1 250 et 8 000 dans la catégorie verte. Cela dit, le travail se poursuit encore. 19 établissements scolaires ont été touchés et une dizaine sera récupérée avant la fin du mois. 12 000 élèves pourront dès samedi prochain reprendre les cours, a indiqué le Chef du gouvernement. Les autres services ont de leur côté commencé à reprendre tels ceux de l’électricité, du gaz, du téléphone ou de l’eau rétablis pour une grande majorité dans les endroits touchés. Un numéro vert au service de la population est opérationnel à partir d’aujourd’hui.
Eléments de l’ANP, de la Protection civile, des scouts ainsi que la population sont encore mobilisés pour effacer les traces de la catastrophe, les travaux de déblaiement qui peuvent prendre des jours en raison soit de la difficulté à intervenir par des moyens techniques d’où le recours à l’action manuelle ou comme la palmeraie (El-Ghaba) qui reste encore sous la boue. Pour autant, malgré sa reconnaissance de certaines défaillances et l’inconscience de la population, Ahmed Ouyahia trouvera “la parade” fataliste, le volume de 900 m3/seconde est imparable. Heureusement que la digue a pu contenir 20 millions de m3, ce qui a évité plus de dégâts, a indiqué M. Ouyahia. Il reconnaîtra, cependant, que les plans stratégiques, les programmes d’équipement connaissent un retard. Toutefois, il a appelé les citoyens à prendre conscience des dangers, notamment les inondations et les séismes. Effectivement, la bande littorale qui supporte la majorité de la population est située dans une zone sismique de catégorie 2, selon le Chef du gouvernement, qui révéla que des études de sol sont régulièrement faites. Certaines villes de l’intérieur du pays sont situées dans des zones de risque inondation. Ce qui lui fera dire que l’Algérie est “une bombe” et de souligner la pertinence du programme des Hauts-Plateaux et la stratégie de redéploiement de la population. Cette stratégie s’appuie sur les plans de développement économique qui devraient inciter aux déplacements et délocalisations. Cela est présenté comme une solution définitive même s’il reste “la fatalité” que même les pays disposant de plus de moyens comme les États-Unis ou la Chine ne peuvent y faire face. Concernant l’enveloppe allouée à la réparation et aux indemnités, M. Ouyahia a maintenu comme budget provisoire les 20 milliards de DA refusant le dossier d’évaluation à 22 milliards présenté par l’exécutif local. Il a d’ailleurs rappelé que tous les secteurs disposent d’enveloppes, ce qui n’oblige pas à débourser davantage. Par ailleurs, tous les départements concernés par la catastrophe présenteront un dossier qui sera budgétisé avant la fin du mois, a-t-il affirmé, exception faite de l’agriculture en raison de la persistance des eaux sur les terres. En plus de cette enveloppe de 20 milliards de DA, M. Ouyahia prévoit un plus, soit 5 milliards de DA pour le reste, comme le secteur économique, les PME PMI touchées. 
Interrogé sur les informations contradictoires des bilans, les aides étrangères et son refus de l’aide étrangère, Ahmed Ouyahia a accusé les “fossoyeurs” d’être derrière cette campagne de désinformation et “ceux qui ont allumé le feu en y mettant l’encens qu’ils veulent à six mois d’une importante échéance”. Quant à l’aide étrangère, il dira que l’étranger n’a pas été sollicité et qu’aucun pays n’a fait de proposition, mais surtout que l’Algérie refuse de la demander étant donné qu’elle peut faire face aux besoins des sinistrés. Il citera à titre d’exemple l’Inde touchée par le tsunami qui a refusé toute aide étrangère. Il ne manquera pas de rappeler pour la énième fois son appel à la sensibilisation.
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