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Gaz
Moscou et Kiev ont donné des signes d'apaisement dans le nouveau conflit gazier qui les oppose, repoussant la perspective d'une possible coupure qui inquiète les Européens après les pourparlers d'urgence prévus lundi à Bruxelles.La décision de la Russie de livrer directement du gaz aux zones de l'est de l'Ukraine sous contrôle des séparatistes prorusses a réveillé la guerre énergétique qui oppose les deux pays depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev il y a un an et qui avait déjà entraîné six mois d'interruptions des livraisons entre juin et décembre.Face au refus de la compagnie ukrainienne Naftogaz de continuer à payer les volumes souhaités à l'avance, en vertu du précaire accord provisoire signé à l'automne, Gazprom a clairement laissé entendre qu'il n'hésiterait pas à couper le robinet dès ce week-end.Ces tensions arrivent au moment où un fragile cessez-le-feu s'installe dans l'Est, donnant l'espoir d'une désescalade dans la confrontation entre Moscou et les Occidentaux.Après avoir laissé traîner le suspense pendant une journée, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a confirmé vendredi matin qu'il assisterait aux pourparlers proposés lundi par Bruxelles avec son homologue ukrainien Volodymyr Demtchichine, avec le vice-président de la Commission en charge de l'Union de l'Energie, Maros Sefcovic.Peu après, Gazprom a annoncé avoir reçu une avance de Naftogaz de 15 millions de dollars. Alors que Moscou évoquait jusqu'alors une coupure dès le week-end, M. Novak a précisé que ce paiement couvrirait la journée de lundi et donc les négociations, prévues en deuxième partie de journée.Dans un communiqué, le patron de la compagnie ukrainienne, Andriï Kobolev, a souligné de son côté que la consommation des volumes payés et d'éventuels futurs règlements dépendraient des conditions météorologiques et de la bonne volonté de Gazprom à remplir son contrat. 'Urgence' A Bruxelles, une porte-parole de la Commission Anna-Kaisa Itkonen s'est félicitée que Kiev comme Moscou aient accepté les négociations. Nous sommes conscients de l'urgence de la situation et c'est pour cela que nous avons convoqué cette réunion.Les tensions se sont exacerbées entre la Russie et l'Ukraine depuis que le géant gazier russe Gazprom a commencé la semaine dernière à approvisionner directement les zones sous contrôle des rebelles, au motif que Kiev avait cessé de le faire.Moscou estime que ces livraisons entrent dans le cadre de l'accord d'octobre et donc que Kiev doit les payer. La compagnie ukrainienne refuse, expliquant n'avoir aucun moyen de contrôler ni les volumes concernés ni leur utilisation, et accuse Gazprom de violer l'accord notamment en modifiant les points d'entrée du gaz. Gazprom a cependant assuré jeudi qu'il était prêt à exclure la question des livraisons de gaz au Donbass de nos discussions avec Naftogaz, sans plus de précision.Si Bruxelles s'est impliquée si rapidement, c'est qu'environ 15% du gaz consommé sur le continent transite par le territoire ukrainien et que des interruptions dans les livraisons russes à Kiev en 2006 et 2009 avaient affecté les consommateurs européens.Faute de réserves suffisantes pour assurer la fluidité du transport du gaz dans son réseau sans livraisons russes, Naftogaz pourrait en effet siphonner l'énergie en transit.Pour autant, même si la crise escaladait et que la Russie coupait ses livraisons de gaz à l'Ukraine, les répercussions ne devraient pas être trop graves, a estimé Thomas Pugh, du cabinet Capital Economics.D'une part, l'hiver est plutôt doux et touche à sa fin, d'où une consommation limitée et des stocks abondants sur le continent.D'autre part, l'UE a diversifié les circuits d'approvisionnement ces dernières années et l'Ukraine a développé des moyens de recevoir du gaz de ses voisins européens.Pour Emily Stromquist, experte du cabinet Eurasia Group, l'attitude de Gazprom ressemble à une manoeuvre tactique avant l'expiration fin mars de l'accord gazier en vigueur, qui promet de donner lieu à d'âpres négociations.


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