Algérie

Forum d’El-Moudjahid



La société civile en débat Le forum hebdomadaire d’El-Moudjahid a organisé, avant-hier, un débat sur le rôle de la société civile en Algérie. Les intervenants ont convergé, tous, à dire que la société civile est prise en tenaille actuellement par la conjoncture politique peu favorable à son épanouissement. Pour Mohamed Khodja, membre du Conseil de la Nation, qui se place du point de vue de Cyrus, la société civile doit marquer son indépendance par rapport aux institutions politiques. Ce qui est, constate-t-il, l’exact contraire de la situation qui prévaut dans notre pays où la plupart des organisations dites de la société civile n’existent que par les subsides financiers de l’Etat, ce qui les place dans une situation d’allégeance. Pour l’orateur, la société civile c’est aussi des intellectuels, des personnalités du monde de l’art, de la culture et du sport. Le sénateur rappelle que le nombre d’organisations s’élève actuellement à 11.000, à la faveur de la loi de 1990 qui régit le mouvement associatif. Le secrétaire général de l’Union générale des étudiants libres (UGEL) ne partage pas cette approche. Il a trouvé, en effet, que les organisations de la société civile ont assumé pleinement leur rôle, en particulier pendant la décennie du terrorisme pendant laquelle, explique-t-il, la classe politique a failli. «Ils ont fait preuve de maturité quand les objectifs étaient clairs». En parlant des acteurs de la société civile, Mme Benhabyles, ancienne ministre et présidente de l’Association de soutien à la femme rurale, fait ressortir le lien organique qui existe actuellement entre la plupart des organisations de la société civile et les partis politiques dont elles sont souvent des relais dans la société. Ce qui est, de son point de vue, l’antithèse même d’une société civile qui se définit, d’abord, par son autonomie vis-à-vis du champ politique. Elle nuancera son propos en affirmant, a contrario, que les associations qui ne sont pas arrimées à «des formations politiques ou à des ambassades éprouvent d’énormes difficultés à financer des activités organiques». Pour M. Taâzibt, vice-président de l’APN pour le compte du Parti des travailleurs, il ne convient pas d’exclure un citoyen d’une ONG parce qu’il est militant dans un parti politique. Il a reconnu, néanmoins, que le financement des associations couvre parfois de gros lobbyings politiques. Autrement, il a estimé qu’il ne revient pas au mouvement associatif ou à la société civile de régler les problèmes cruciaux qui se posent à la société et à la Nation. C’est-là le rôle de l’Etat. Le représentant de la LADDH, lui, convient, pour sa part, que les organisations autonomes éprouvent d’énormes difficultés à avoir une existence sur le terrain du fait des entraves bureaucratiques dictées, souvent, par des considérations politiciennes. Il estime, aussi, qu’une véritable démocratie se mesure, à l’aune de la force de sa société civile.   H. Senouci
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