Algérie

Formules de vente par facilités de paiement


Entre convoitise et «escroquerie» des formules d’aide à la consommation Les formules de vente par facilités de paiement ainsi que les prêts d’aide à la consommation suscitent le courroux des consommateurs oranais qui crient au scandale. En effet, les ménages qui ont opté pour ces offres dénoncent les comportements de certains «marchands mercantiles qui derrière ces formules sont de véritables escrocs», déclarent-ils. En fait, ils sont des dizaines de consommateurs à adresser quotidiennement leurs doléances aux banques et surtout aux magasins. Mais les gérants de ces derniers trouvent toujours l’astuce pour retarder encore l’affaire, déclarent plusieurs Oranais rencontrés dans des magasins spécialisés du centre-ville. Pourtant, ces magasins im-posent le dépôt d’un dos-sier imposant: des fiches de paie des trois derniers mois, extrait de naissance, attestation de travail, plusieurs photocopies de la CNI sans oublier, bien sûr, des chèques postaux de CCP ou bancaires de garantie...La combine la plus utilisée est que le retrait effectué sur le compte du client continue même après le remboursement de la dette. Et il se peut que les retraits continuent des années après, comme cette ménagère qui a payé presque deux fois le prix initial de son achat. «La comptabilité du magasin a continué à prélever des montants importants de mon salaire, alors que j’avais terminé le remboursement. A chaque fois, le gérant du magasin me déclarait que c’était une erreur et que le mois prochain le problème sera réglé mais les prélèvements ont continué. Et à chaque demande pour récupérer mes chèques, mon interlocuteur trouvait une astuce pour détourner la discussion. Il a fallu que je change carrément de numéro de CCP pour encaisser mon salaire et leur laisser les chèques de garantie qui restaient», raconte l’infortunée. D’autres clients de ces magasins ont déclaré également qu’ils étaient victimes d’escroquerie. «Les services de la comptabilité du magasin a falsifié les comptes. Nonobstant nos doléances, ils ont campé sur leur obstination à nous demander encore plus», déclare une ménagère, avant d’ajouter que «mon mari a voulu me répudier à cause de cette affaire car c’était mon idée» Un autre père de famille déclare qu’il était aussi victime d’un magasin de la même chaîne. «Le gérant du magasin m’imposait le payement d’un rajout de presque 30% du prix initial. Après avoir fait savoir à mon interlocuteur du magasin que je vais intenter une procédure de justice, ce dernier a obtempéré. Mais j’ai perdu quand même environ 6000 DA», témoigne-t-il. Pareillement à ce type de vente par facilités de paiement, les offres de crédits bancaires masqués sous le nom de formules bancaires d’aide à la consommation ont connu un essor important ces deux dernières années et ce, aussitôt lancées. En 2007, 59.011 crédits répartis à parts égales entre les financements automobile et les financements de biens d’équipement dont le montant s’élève  à 21.259 milliards de dinars, ont été enregistrés. Des milliers de ménages oranais aux revenus moyens ont opté pour ces formules car c’est la seule solution pour équiper leurs maisons en mobilier, déclarent plusieurs ménagères. Cependant, la plupart de ces familles se déclarent aussi escroquées par les banques qui imposent, selon elles, des bénéfices mirobolants pour de petits prêts qui ne dépassent dans la majorité des cas 100.000 DA. Comme le témoignage de Kouider:»je n’avais pas calculé qu’acheter une voiture génèrera des dépenses supplémentaires aussi importantes, résultat: la structure des dépenses de ma famille a été complètement déformée. Ce que je donnais pour subvenir aux besoins des membres de ma famille est transféré vers le remboursement du crédit du véhicule. On a beaucoup souffert. Même la scolarité de mes trois filles a été très affectée». En 2007, 59.011 crédits répartis à parts égales entre les financements automobile et les financements de biens d’équipement dont le montant s’élève à 21.259 milliards de dinars, ont été enregistrés. Interrogé à ce sujet, un sociologue oranais estime qu’on est déjà en plein scénario cauchemardesque de surendettement des ménages, puisque les emprunteurs procèdent à un transfert d’une grande partie de leur salaire sur le remboursement du crédit. Il faut savoir que le taux d’intérêt appliqué par les banques dans le financement des crédits à la consommation atteignant parfois 10 voire plus (Cetelem Alégrie n’a jamais donné le montant de son taux d’intérêt) est jugé trop élevé, sauf par les banquiers qui estiment qu’il est juste et modéré. Effectivement, les ménages moyens perdent la raison en adoptant des attitudes extrêmement optimistes par rapport à leur capacité de remboursement du crédit. En fait, la banque ne se soucie guère de la précarité du client. L’étude du dossier se fait surtout de sorte que les garanties de payement soient réunies. La précarité du client générée par l’endettement n’est absolument pas prise en compte, car le consommateur reste libre de sa décision de contracter des crédits, dira un responsable d’une banque. Mais comment le ménage moyen peut gérer son futur? Comment estime-il ses capacités de remboursement? En fait, la santé financière de plusieurs ménages est très affectée. Benachour Med
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