Algérie

FOOTBALL MO CONSTANTINEEst-ce le bout du tunnel '



Décidément, le Mouloudia de Constantine a vécu l'un des plus catastrophiques débuts de saison avec une place d'avant-dernier plus que... «méritée». La gabegie et l'improvisation ayant prévalu au sein du club depuis des années se sont largement répercutées sur les productions d'un ensemble laminé de toutes parts.
Le naufrage de Blida a, rappelons- le, emporté dans ses flots tumultueux le coach brésilien Alves et sonné le «retour plus qu'attendu» d'Abdelkrim Latrèche. Ce dernier mesurera l'étendue des dégâts occasionnés par des années d'incompétence en trouvant une équipe ayant «fonctionné» avec des promesses jamais tenues, des «entourloupes » multiples et diversifiées et une gestion approximative. Le cas du joueur Lemaïci est à lui seul illustratif du marasme du Mouloudia puisque clamant à cor et à cri «une trahison au sein de l'équipe » à l'issue de la défaite concédée face à l'USM Blida, il avait claqué la porte en affirmant «ne plus revenir au club quitte à passer une saison blanche». Mais ne voilà-t-il pas que tout était rentré dans l'ordre quelques jours plus tard avec le retour de Lemaïci au sein des Blancs pas si blancs que ça, sur la base d'un compromis, douteux du reste. Ahurissant et cocasse, à la fois, ce revirement de situation, et c'est dire donc que le MO Constantine de cette saison particulièrement a plus ressemblé à une «auberge espagnole» qu'à un club de football évoluant, de surcroît, dans un championnat professionnel. Les «affaires du MOC» vont se compliquer au fil des jours et des contreperformances pour atteindre un point de non-retour.
Grève des joueurs, la goutte qui a fait déborder le vase
Le mouvement de grève déclenché début novembre par l'ensemble des joueurs s'est poursuivi à l'ombre d'une situation confuse menant vers l'impasse qui pointait à l'horizon d'un club à la dérive. Si l'ensemble des joueurs s'est solidarisé autour de la principale revendication, à savoir le paiement des arriérés comme préalable à toute reprise, le premier responsable en place à l'époque avait usé et abusé de «subterfuges» afin de sortir d'une crise qui menaçait le club dans son existence même. Les déclarations des joueurs avaient sonné comme un désaveu du mouvement de diversion prôné par le premier responsable qui avait tenté de revoir à la baisse le nombre de joueurs concernés par une «purge», soudainement transformée en suspension d'un mois. S'accrochant au manque de moyens financiers, une hérésie pour une société sportive par actions qui s'est engagée dans le professionnalisme, Kamel Madani mettra sur le dos des «opposants», cette situation du fait que près de 8 milliards de centimes représentant les aides des autorités étaient bloqués, dont 3 milliards 800 millions au niveau de l'APC. Il s'agit de savoir si réellement ce dirigeant avait compris la portée de l'instauration du professionnalisme en continuant à compter sur la manne de l'Etat. Si pour les joueurs grévistes le mouvement est légitime du fait de la non-perception de leurs salaires, il en sera autrement pour le premier responsable qui soutiendra, mordicus, que cette pratique n'était pas autorisée par les loi et règlement. Un véritable imbroglio dans lequel s'est «embarqué» un Mouloudia, où tout marchait de travers et qui n'était pas près de voir le bout du tunnel surtout que les deux parties campaient sur leurs positions. En l'absence quasi générale de réaction des membres du conseil d'administration, les Bourenane and Co étaient décidés plus que jamais à aller au bout de leur mouvement, et c'est donc dans ce contexte assez particulier que la formation constantinoise abordera ses rencontres (six au total) en étant contrainte et forcée de recourir aux espoirs pour défendre l'honneur perdu du club. L'ancien capitaine actuellement entraîneur des espoirs, Ahmed Kerboua, comblera l'absence des «cadres», avec pour objectif de représenter «dignement» les couleurs alors que le coach Latrèche s'était volontairement démarqué de cette situation, refusant de conduire les espoirs lors des confrontations officielles. Triste sort pour un Mouloudia otage, voilà bien des saisons, de véritables «prédateurs», pour qui le MOC est tout simplement un fonds de commerce, oubliant du coup qu'ils l'ont transformé en véritable... auberge espagnole.
Le CSA, ce mal-aimé
En reniant l'existence même du club sportif amateur, le seul et unique décideur de l'époque ne s'est-il pas privé d'une bouffée d'oxygène qui maintenait jusque-là en «vie» ce MOC ' Avec l'élection d'un nouveau bureau du club amateur, les choses prendront une autre tournure puisque sitôt installé, il prendra le taureau par les cornes en exigeant, comme préalable à toute collaboration, la revalorisation de sa quote-part, estimée jusque-là à… 2%. Il est clair que le bras de fer était engagé devant le mutisme total des membres du conseil d'administration et le silence «étrange» des instances fédérales qui feront preuve de largesse vis-à-vis des clubs qui n'ont de professionnel que le… nom. En attendant, le MO Constantine file droit vers l'inconnu et des lendemains incertains.
Les supporters du MOC envahissent la rue
Les réseaux sociaux ont fait leur œuvre à Constantine en réussissant à mobiliser des centaines de jeunes supporters du Mouloudia de Constantine qui avaient organisé une marche en direction du cabinet du wali. Les slogans hostiles à Kamel Madani ont été l'apanage de ces supporters qui lui ont fait part de leurs doléances dont la principale avait trait à son départ de celui-ci, responsable, selon eux, du marasme vécu par leur équipe. Le bras de fer engagé avec le CSA conjugué à la fronde des supporters va faire bouger les choses en ce sens que Kamel Madani finira par déposer sa démission laissant la voie libre à toute sortie de crise.
Le conclave de… l'espoir
Ainsi donc, une réunion regroupant des membres du conseil d'administration et d'anciens présidents du club sportif amateur s'était tenue sous la présidence du secrétaire général de la wilaya, en présence du directeur de la jeunesse et des sports. Ce conclave attendu par toute la famille du MOC, au regard de la grave crise que traversait le club, se voulait une occasion pour l'ensemble d'aplanir d'abord les différends et ensuite de trouver les solutions idoines à même de sauver le club de la disparition pure et simple. L'aspect majeur et le principal handicap ayant généré cette crise se situaient au niveau des finances où le Mouloudia croulait, voilà maintenant des années, sous le poids de dettes faramineuses dont l'essentiel revenait aux différents présidents qui se sont succédé à la tête du club. A chaque exercice, son lot d'impayés, de jugements du tribunal sportif, de saisies… et ainsi, donc, le passif avait pris des proportions alarmantes au point où tous les comptes sont bloqués depuis belle lurette. A chaque chose malheur est bon, dit-on, c'est du moins ce qu'a laissé entrevoir cette réunion lors de laquelle les nombreux créanciers du club, à savoir les ex-présidents, ont convenu d'un commun accord de se désister des sommes dues «dans le seul et unique intérêt du club», pour paraphraser les concernés. Ce désistement a donc permis de retrouver un CS amateur définitivement débarrassé d'un lourd fardeau que représentait le blocage des comptes et, par voie de conséquence, de toute subvention. Cela lui permettra aussi et surtout de se replacer dans le cercle très limité des actionnaires à un taux respectable et ainsi donc, de 2%, le taux de participation du club amateur dans la SSPA passera au-delà de 51%, soit un statut de majoritaire qui lui offrira l'opportunité de siéger au sein du conseil d'administration, comme il est d'usage au sein de tous les clubs au statut professionnel. A l'ombre de ces «résolutions», il était évident que le bout du tunnel commençait à s'entrevoir pour une formation n'ayant que trop galéré notamment cette saison, où le pire a apparemment été évité de justesse. Il va sans dire que l'implication des autorités locales, particulièrement le wali qui a confié au directeur de la jeunesse et des sports la lourde mission de mettre de l'ordre dans la «baraque» du MO Constantine, a lourdement pesé dans cette sortie de crise.
Les joueurs refusent tout compromis
A la recherche d'une sortie de crise, Abdelhakim Madani, chargé de l'intérim après le retrait de son frère, avait tenté d'«amadouer» certains cadres de l'équipe lors d'une réunion. Mal lui en prit puisque les quelques joueurs ayant daigné répondre à son «invitation» ont opposé un niet catégorique à toute reprise avant satisfaction de leurs doléances. Ce qui mettra l'intéressé dans une délicate position, l'obligeant à tirer de nouveau la sonnette d'alarme, d'autant que le bureau du club amateur avait brandi, par le biais de son président, la menace de démissionner dans son intégralité.
L'épilogue !
Partant de là, tout s'accéléra dans les dernières quarante-huit heures, où il avait fallu l'intervention du premier responsable de l'exécutif qui a réuni lundi en fin d'après-midi tous les acteurs, afin de déboucher sur une sortie de crise. L'intronisation de Demigha au poste de directeur de la société sportive, la confirmation de Madani Abdelhakim au poste de président du conseil d'administration et l'ouverture du capital ont, ainsi donc, été les décisions majeures de ce conclave qui aura eu le mérite de réveiller de son profond sommeil et de sa léthargie le conseil d'administration qui, dans une assemblée générale extraordinaire tenue mardi dernier, a entériné les décisions en question (l'ouverture du capital a été fixée à la période allant du 20 décembre au 20 janvier 2013). Préalablement à l'ouverture du capital, les principaux bailleurs de fonds se sont entendus sur la recapitalisation des actions, en vue de pallier les problèmes financiers qui demeurent et restent l'élément fondamental dans la crise aiguë traversée par le MOC. A l'issue de cette assemblée générale extraordinaire, les nouveaux hommes forts du Mouloudia, à savoir Madani et Demigha, ont animé une conférence de presse au cours de laquelle ils sont longuement revenus sur les causes réelles du marasme. Pour Madani, «l'implication des autorités locales et des hommes intègres a permis la sortie de crise», alors que Demigha insistera «sur la nécessité de rassembler toute la famille mociste, tout en restant persuadé que la priorité est de sauver le club avant de revoir à zéro la politique générale aux plans technique, organisationnel et financier». Il poursuivra sur une note positive en affirmant : «Malgré la difficulté de la mission, je reste persuadé que c'est un challenge à gagner du fait de la volonté affichée tant par les pouvoirs publics que le reste de la famille du MOC.» Oublier donc les divergences, se réconcilier et s'unir autour du club doivent être les leitmotive de ceux qui auront la lourde charge de mener à bon port une frêle embarcation ayant subi d'énormes dégâts, causés par des tempêtes à répétition que lui ont imposées des «responsables»… Irresponsables, en mal de notoriété. C'est en tout cas le vœu de ces inconditionnels dont le seul tort est d'aimer le MOC par-dessus tout. Le sphinx renaîtra-t-il de ses cendres ' Attendons pour voir !
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