FMI : la sécheresse au Sahel et l'instabilité politique au Mali ont sapé l'activité économique

Les perspectives à court terme de l'Afrique subsaharienne demeurent positives, mais la sécheresse dans un grand nombre de pays du Sahel et l'instabilité politique au Mali et en Guinée-Bissau ont sapé leur activité économique, a indiqué vendredi le FMI dans un rapport consacré à cette partie du continent africain.
Selon le Fonds, les perspectives à court terme de l'Afrique subsaharienne demeurent positives, dans l'ensemble, et les projections laissent entrevoir un taux de croissance de 5,3 % par an sur la période 2012û2013.
Une demande intérieure solide, y compris l'investissement, devrait soutenir la croissance dans un grand nombre de pays à faible revenu, tandis que le manque de dynamisme de la conjoncture extérieure freinera la croissance des pays à revenu intermédiaire qui ont des liens commerciaux étroits avec l'Europe, a-t-il ajouté.
Etant donné que les cours mondiaux des produits de base devraient rester relativement peu élevés et que l'on prévoit une amélioration des conditions climatiques, l'inflation devrait diminuer pour s'établir à environ 8 % en 2012 et à environ 7 % en 2013 dans l'Afrique subsaharienne.
Cette institution financière mondiale prévient que l'envolée des cours internationaux des céréales va vraisemblablement aggraver l'insécurité alimentaire par endroits et pourrait être un facteur d'inflation si elle venait à s'intensifier.
Par ailleurs, l'institution de Bretton Woods souligne qu'une détérioration de la conjoncture économique mondiale pourrait rapidement provoquer un repli de la croissance en Afrique subsaharienne, et l'amputer d'environ 1% par an, l'impact effectif dépendant à la fois de l'ampleur et de la durée du ralentissement mondial.
Les pays les plus touchés, a-t-il noté, seraient ceux dont les exportations sont peu diversifiées et où les pouvoirs publics ont une marge d'action étroite.
A ce propos, le FMI préconise que les décideurs devraient reconstituer les marges de man'uvre budgétaires et extérieures si elles sont encore faibles.
Dans le cas où l'activité économique mondiale connaisse un ralentissement prononcé, avec des répercussions sur l'Afrique subsaharienne, il serait impératif d'éviter une contraction budgétaire tant que les déficits accrus peuvent être financés, selon l'institution de Bretton Woods.
Le FMI indique que la production agricole des pays du Sahel et du Kenya se redresse, peu a peu, après la sécheresse, tandis que la production de pétrole est en progression dans plusieurs pays (Angola, Nigéria et Tchad) et que de nouveaux projets d'exploitation des ressources naturelles sont en cours de réalisation au Niger (pétrole) et en Sierra Leone (minerai de fer).
Maintenant que le conflit est terminé, une reprise vigoureuse est en cours en Côte d'Ivoire, tandis que des troubles civils perturbent l'activité en Guinée-Bissau et au Mali, poursuit le rapport.
A ce propos, le FMI indique que pour le Mali, la croissance devrait être négative à -4,5% en 2012 pour remonter à +3% en 2013.
Cependant, dans les pays à revenu intermédiaire qui, telle l'Afrique du Sud, ont des liens étroits avec les marchés des pays avancés, la croissance ralentit malgré le soutien des politiques macroéconomiques.