Algérie

Faut-il liquider la CNMA ?


Forcément, la remise en ordre dans le secteur de l’agriculture, telle qu’amorcée par M. Rachid Benaïssa, dès sa désignation en qualité de ministre en juin écoulé, s’en vient à déranger et faire ressortir nombre de négligences cumulées au cours de ces dernières années, avec ce que cela engendre de réactions occultes ayant pour but de fausser, tout autant, l’opinion et le jugement des citoyens que celui des personnes chargées de traiter les dossiers sensibles de type CNMA-Banque. La cessation des activités de la CNMA-Banque intervenant dans le même temps que celle de la Salem spécialisée dans le leasing immobilier sont là pour nous rappeler les différentes “affaires” ayant agité le secteur bancaire national sous différentes formes et dont le cas El Khalifa Bank a été le plus spectaculaire si l’on peut dire.
En ce qui concerne particulièrement la filiale bancaire de la Caisse nationale de mutualité agricole, une manipulation de l’ensemble de ses travailleurs est actuellement orchestrée de façon occulte en vue de désorienter l’ensemble de l’opinion quant à la décision logique et urgente du chef du gouvernement de mettre fin à l’activité de ces deux organismes financiers.
Or, cette décision gouvernementale, notamment en ce qui concerne la CNMA-Banque, vient à point nommé pour rappeler l’urgence de la réforme bancaire au plan national et la nécessité de clarifier et de mettre en action très rapidement un financement agricole transparent et à même de répandre et soutenir un redéploiement du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) dont l’actuel ministre de l’Agriculture, M. Rachid Benaïssa, fut le principal initiateur…
Et, justement, c’est en vue de soutenir la mise en application de ce plan (PNDAR) que fut autorisé et encouragé un volet bancaire agricole au niveau de la CNMA dès 1996, au lendemain de la conférence nationale sur l’agriculture tenue au Palais des Nations. Alors, de savoir, au départ, que ce “crédit agricole” algérien, trouvant assise financière sur les assises de la CNMA, promettait des activités de banque et de crédit profitables au secteur, cependant que les objectifs de mise en action de cette banque agricole avaient été rapidement suivis d’études d’experts portant principalement :
- sur l’insertion de ces nouvelles activités
de crédit mutuel et les parts de marché auxquelles la CNMA-Banque pouvait prétendre sur les quatre à cinq années suivant son entrée en fonctionnement ;
- sur l’organisation générale propre au crédit et aux activités bancaires, mais également à celle très particulière de l’ensemble des activités de la Caisse nationale de mutualité agricole dont les assurances représentent la plus grande part ;
- sur la mise en place d’une politique de gestion des ressources humaines du volet bancaire, avec toute la partie organisation et formation, outre l’élaboration d’une convention collective ;
- sur les technologies et moyens informatiques avec les systèmes et logiciels répondant aux exigences de ce déploiement bancaire ;
- enfin, sur l’élaboration d’un plan d’exploitation bancaire et d’un bilan prévisionnel établi sur cinq ans.
Cette étude a été menée à bien et portée à la connaissance du ministère de l’Agriculture et aux instances gouvernementales concernées.
Semblant bien partis au départ, la CNMA-Banque et son prolongement leasing Salem auront raté leurs objectifs tels qu’assignés en faveur du développement agricole national.
Et faisant comme suite aux différents scandales et dépassements ayant été enregistrés au niveau bancaire public et privé national, il y aurait en cette affaire de la CNMA-Banque un enseignement à tirer, en ce sens, notamment, qu’il touche à ce secteur prioritaire et très spécifique qu’est l’agriculture avec ce qu’elle suppose de satisfaction en besoins alimentaires, de sécurité alimentaire et d’accroissement des exportations hors hydrocarbures.
Prenant en compte le choc déséquilibrant les travailleurs de la CNMA-Banque, dès lors aisément incités à une levée de boucliers sur fond de contestation politico-syndicale, il y aurait lieu plutôt d’enquêter sur les raisons et causes ayant conduit à cette nouvelle faillite bancaire, s’agissant là de situer les responsabilités pour ne pas dire les vrais responsables de ce désastre financier portant préjudice à la Caisse nationale de mutualité agricole dont l’image de marque n’avait jamais été entachée depuis l’Indépendance.
Partant, au vu de la mise en demeure parue tout récemment au Journal officiel et ordonnant à la CNMA de rendre effective la séparation de ses activités d’assurance et l’activité bancaire, de se demander très logiquement si l’image de marque de la CNMA en sa qualité d’assureur agricole bien établi ne subira pas un très puissant contre-coup ? ! Question qui implique, là, une réponse sensibilisatrice et communicative, à l’endroit de ses affiliés présents et ceux restant à conquérir ; cependant que, présentement, l’inquiétude des travailleurs de la CNMA-Banque quant à leur devenir professionnel ne saurait échapper aux décideurs politiques.
Car, c’est faute de communication et d’information rassurante à l’égard des travailleurs de cette filiale bancaire de la CNMA que ceux-ci en sont à manifester un mécontentement somme toute légitime, mécontentement venant dès lors, en appui à ceux ayant conduit à ce désastre bancaire en ce sens qu’il détourne de leur personne l’attention pourtant requise par la gravité de la situation.
Et, au-delà de ces travailleurs perdant leur emploi au niveau de cette CNMA-Banque, de deviner et bien comprendre l’action de ces tireurs de ficelles, manipulateurs du tourment de centaines de travailleurs aux seuls fins de porter préjudice aux nouvelles mesures organisationnelles prises et devant être prises par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural dans un but évident de meilleurs résultats à tous les niveaux... Là, ce sont tous les responsables de premier plan des entreprises et structures du secteur qui sont interpellés, les licenciements et compressions subits de personnels ne démontrant, quelque part, qu’incompétence à gérer et développer, surtout lorsque s’agissant d’activités rentables ainsi que démontré à travers le monde.
En termes d’application donc, la décision du chef du gouvernement mettant fin aux activités de la CNMA-Banque devrait inciter les principaux décideurs ayant charge du dossier sur le terrain à atténuer les tensions s’exacerbant sur fond de licenciements et incitant, en sous-main, à provoquer des manifestations ou sit-in devant le ministère de l’Agriculture, telle tentative ayant été désamorcée, tout récemment, au niveau de la société des Courses hippiques et du Pari mutuel, organisme financier où une gestion pas trop longtemps débridée conduirait à une compression du personnel, faute d’élargissement d’activités pourtant et assurément rentables pour le secteur équin et l’agriculture en général.


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