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Faiblesse des institutions et économie rentière


Faiblesse des institutions et économie rentière
Un pays paralysé par la rente
Le onzième symposium du MDI Business School, sur la gouvernance d'entreprise, a mis en exergue la nécessité de généraliser les bonnes pratiques de gouvernance d'entreprise au sein des entreprises algériennes. Le constat dressé s'avère très amer, la majorité des entreprises locales, essentiellement des PME, n'ont pas une culture de gouvernance, en termes triviaux de bonne gestion. Telle est la conclusion d'un responsable de l'Institut algérien de gouvernance d'entreprise.
Au cours des débats, plusieurs intervenants ont pointé du doigt l'environnement des affaires à l'origine des déficiences de gouvernance des entreprises.
En effet, l'effort des managers en Algérie est concentré sur le règlement des difficultés liées à la relation avec l'administration et les banques. En somme, la bureaucratie paralyse l'élan vers la création de valeur, en d'autres termes simples, la création de richesses et d'emplois, voire à la généralisation des bonnes pratiques de gestion. Autre facteur au banc des accusés : l'informel. Ce phénomène de concurrence déloyal mine également l'effort de croissance des entreprises. Mais fondamentalement, la nature de notre économie, par essence rentière, surtout, ne favorise pas l'émergence d'une bonne gouvernance en Algérie, qu'il s'agisse aussi bien des institutions et des entreprises publiques qu'au niveau des firmes privées. Ce qui fait dire à un spécialiste, aucun modèle de bonne gouvernance ne peut être appliqué avec succès en Algérie tant que ce phénomène n'est pas stérilisé.
Il y a en fait une crise de gouvernance en Algérie. Il convient de le crier tout haut : sortir de cet excès de prudence alors que les choses sont claires. Mais là, il faut reconnaître que les responsabilités sont partagées.
D'une part, les pouvoirs publics font peu de cas dans la pratique de l'urgence de rénover la gouvernance des institutions en vue d'accompagner de manière efficace et non de bloquer les initiatives privées. D'autre part, la majorité des entreprises privées s'impliquent peu dans les débats, les espaces de réflexion sur l'entreprise et dans les initiatives en vue de muscler sur le plan de la gestion les sociétés algériennes, dans un contexte pourtant très concurrentiel.
Le cas édifiant est l'institut de gouvernance d'entreprise Hawkama qui souffre de moyens humains et financiers, l'empêchant de monter en cadence. Résultat : près de trois ans après l'élaboration du code algérien de bonne gouvernance d'entreprise, l'effet de masse escompté ne s'est pas réalisé.
Lueur d'espoir : des entreprises comme Cevital, Alliance Assurances et NCA tentent de consacrer les bonnes pratiques de gouvernance. Mais, manquent l'effet levier, l'engagement des pouvoirs publics et une implication plus grande des entreprises dans cette démarche. On peut regretter que dans ce domaine le Maroc ait pris de l'avance sur l'Algérie. Suivant les principes de la Constitution du pays voisin, il convient de noter qu'un ministère est dédié à la bonne gouvernance d'entreprise. Voici le sentier de décadence où nous mène la rente.
K. R.
libecosup@yahoo.fr


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