Face à la défection des visiteurs étrangers

Destination touristique vantée mais peu attractive, l'Algérie cherche désespérément à attirer les touristes étrangers qui eux pourtant lui préfèrent ses voisins.Les milliards alloués, les supposés investissements étrangers, les annonces des fameuses Zones d'expansion touristique (ZET) et les ministres qui se sont succédé à la tête du secteur du Tourisme n'ont que très peu changé la donne. Certes, l'Algérie attire plus de touristes internationaux qu'avant, mais les recettes en devises restent ridiculeusement faibles. A peine 300 millions de dollars pour un secteur qui rapporte plus de 6 milliards à la Tunisie.Des infrastructures d'accueil insuffisantes, une qualité de service qui laisse à désirer, des tarifs d'hôtels prohibitifs, et le retour de la menace terroriste rendent utopique l'idée de voir l'Algérie attirer 3 millions de touristes étrangers par an quand son voisin de l'ouest en attire déjà 10. Si le salut du secteur ne peut pas venir des visiteurs étrangers, il pourrait toutefois venir des Algériens eux-mêmes. La communauté algérienne à l'étranger représenterait déjà 90% des touristes qui rentrent, même si en termes de valorisation des infrastructures hôtelières elle ne serait pas la cible idéale.Par ailleurs, le tourisme domestique procure 97% des revenus du secteur et devrait rapporter en 2015 plus de 900 milliards DA, selon une étude du World Travel and Tourism Council. Les Algériens voudraient bien valoriser le tourisme dans leur pays, pour peu qu'on arrête de les «arnaquer», pour reprendre les propos d'un touriste. Un bon rapport qualité/prix ; en d'autres termes, en avoir pour son argent semble être l'exigence principale pour maintenir en Algérie des touristes convoités par la Turquie, l'Espagne, le Maroc, Dubai, etc.