Excès de défaitisme '

La dernière sortie du patron de Sonatrach, annonçant un déclin de la production d'hydrocarbures, a de quoi inquiéter. Voilà une compagnie qui assure plus de 90% des ressources financières du pays, qui annonce des investissements faramineux dans les années à venir et dont le patron prêche par trop de pessimisme.
Au moment où de petits Etats font des campagnes et des investissements pour se placer sur les marchés mondiaux, le patron de la première compagnie du pays adopte un profil bas, se cachant derrière les associés étrangers de Sonatrach dont les gisements seraient en déclin.
Ce n'est pas ce discours qu'on entendait il y a quelques années seulement, lorsque l'on offrait à tour de bras des champs aux compagnies pétrolières étrangères. Bizarrement, c'est au moment où l'on évoque le départ de plusieurs géants pétroliers du Sud algérien et où Sonatrach est déboutée par la justice internationale dans les conflits qui l'opposaient à ses ex-partenaires que l'on sort cet épouvantail de déclin de la production.
De deux choses l'une : ou bien on a menti aux Algériens durant toutes ces années ou on leur assurait que les découvertes réalisées grâce au partenariat étaient prometteuses et plaçaient l'Algérie parmi les grands producteurs de pétrole. Cela, évidemment, sans parler des importants gisements de gaz naturel qui font du pays un partenaire très prisé de par le monde.
Alors que le monde se tourne vers le gaz de schiste et l'énergie solaire, notre pays hésite toujours et fait de très timides pas dans cette voie.
Les plus prudents diront que les Européens, eux-mêmes, sont toujours hésitants. Mais, la réalité est tout autre : les Américains ont enregistré des avancées formidables dans l'exploitation de cette nouvelle source énergétique. Des villes entières sont en train de renaître et des emplois sont créés par milliers. Mieux que cela, les Américains comptent doubler leur production pétrolière dans les années à venir.
En Algérie, où les réserves avérées ou soupçonnées restent à être déterminées avec exactitude, le nouveau discours défaitiste a de quoi inquiéter. D'autant plus que les scandales qui ont ébranlé Sonatrach auraient dû commander à ses dirigeants actuels d'adopter un discours à même de rassurer la communauté internationale, mais aussi les citoyens algériens qui continuent à croire que, faute d'une politique économique de rechange, les hydrocarbures continueront à maintenir l'espoir.