Les citoyens de la commune d'Erraguène-Souici (Jijel), une petite localité perchée à plus de 600 m, sur les hauteurs de Ziama-Mansouriah, sontunanimes à soutenir que le devenir de leur localité dépend avant tout d'un réseau routier performant. Les habitants de cette bourgade difficile d'accès, en raison de la topographie des lieux, reprennent peu à peu le goût de vivre après des années difficiles liées à la situation sécuritaire qui prévalait dans les années 1990. Pour eux, l'ouverture de voies de communication vers le chef-lieu de wilaya et les différentes mechtas serait un «véritable détonateur» pour le développement socio-économique local et l'amélioration des conditions de vie.Pour Belkacem B., 62 ans, propriétaire d'un petit lopin dédié à la culture de tomates, une route carrossable permettrait non seulement de mieux commercialiser le fruit de son labeur, mais aussi de favoriser les échanges avec les autres régions de la wilaya. «Même les évacuations sanitaires devant s'effectuer dansl'urgence se heurtent à l'absence d'une route à peu près convenable», signale cet agriculteur avant de rappeler le dramatique accident qui coûta la vie, il y a quelques mois, à une quinzaine de personnes après la chute dans un ravin du l'unique autobus desservant la localité. Des paroles qui démontrent que cette commune isolée et déshéritée, qui a connu des années difficiles avec les affres du terrorisme durant la décennie noire, aspire légitimement, contre vents et marées, à une vie meilleure.En l'état actuel des choses, rares sont les entreprises qui acceptent de travailler dans cette région montagneuse pour la réalisation des projets de développement inscrits au bénéficie de cette localité au titre des Plans communaux de développement (PCD) ou des programmes sectoriels. Malgré cela, deux projets routiers, en cours de réalisation, ont atteint un taux d'avancement destravaux de l'ordre de 50%, selon le directeur de wilaya des Travaux publics. Ceresponsable s'est même dit, lors de la dernière session de l'APW, «optimiste» quant à l'achèvement de ces actions de désenclavement dans les délais impartis.Promue au rang de commune à la faveur du découpage administratif et territorial de 1984, cette localité est encore «en déphasage» par rapport aux nombreuses autres collectivités de la wilaya de Jijel. Elle est encore en quête d'un développement qui soit à la hauteur de sa situation exceptionnelle, tout près d'un barrage hydraulique quasi-centenaire. Un ouvrage qui a fait la renommée de cette belle contrée.Erraguène-Souici se situe au nord-ouest de la wilaya de Jijel, sur les hauteurs de Ziama Mansouriah, avec, tout autour, une trentaine de mechtas, pour la plupart abandonnées mais progressivement«reconquises», depuis quelques années, grâce aux mesures incitatives initiées par les pouvoirs publics pour le repeuplement des zones affectées par le terrorisme.Erraguène, un éden à ressusciterPour la petite histoire, Erraguene a reçu, au cours de la dernière saison estivale, des touristes allemands, français et irakiens, à en croire les élus de la commune qui aspirent à promouvoir le tourisme dans ces contrées «oubliées». Une promotion qui reste cependant tributaire de la construction de routes goudronnées, soulignent et répètent comme une litanie les élus de la commune.Pourtant, une nouvelle vie semble malgré tout bourgeonner dans cettecommune où plusieurs familles ont de nouveau rejoint leurs mechtas pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. «De 2 000 habitants, nous sommes passés à 4 000 âmes depuis 2013», a affirmé à l'APS le président de l'Assembléepopulaire communale (APC) d'Erraguene-Souci, Saïd Boukefous, visiblement comblé par cet élan des citoyens de retour à leurs localités d'origine. Il faut souligner, dans ce contexte, que les actions initiées au titre du Programme de proximité de développement rural intégré (Ppdri) se sont avéré de vrais catalyseurs pour le retour des populations à leurs terreaux.L'inauguration d'une maison de jeunes, avec un panorama direct sur le mythique barrage hydro-électrique de cette localité semble marquer le début de la fin de l'isolement de cette contrée, affirment des citoyens de cette commune dont la principale préoccupation a trait, encore et toujours, au réseau routier. La direction de la jeunesse et des sports a aussi programmé une aire de jeu en gazon de 60 m sur 40 m, alors que dans le cadre du programme2015-2019, ce sera au tour d'une auberge de jeunes de voir le jour. C'est dire que dans les faits, Erraguène-Souici n'est pas «oubliée». Elle nécessite simplement un «effort supplémentaire», comme le soutient Abdelmoumene, un étudiant originaire de cette localité.La commune d'Erraguène-Souici, située à environ 30 kilomètres du chef-lieu de la daïra de Ziama-Mansouriah, dispose, quoi qu'il en soit, de sites remarquables qui peuvent constituer un facteur de promotion du tourisme. Avec ses atouts naturels indéniables, Erraguène reste un éden à ressusciter, pour peu qu'on puisse y accéder autrement que par des chemins caillouteux, cahoteux et très difficilement praticables.APS
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Posté Le : 23/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelhamid Zouad l'APS
Source : www.latribune-online.com