Algérie - A la une

Entre le rêve et le cauchemar




Imaginez un seul instant, en cette première semaine de janvier 2019, que l'Algérie, qui attend un important rendez-vous électoral dans presque trois mois, serait déjà en pleine effervescence, débats politiques, confrontations des programmes, rencontres avec le pays réel, l'Algérie d'en bas. Imaginez qu'à quelques petits mois de l'élection présidentielle, les Algériens connaissent tous les candidats et prennent connaissance de leurs projets.A ce moment-là, on serait déjà très sûr qu'aucun autre candidat ne serait ajouté à la liste, car il serait déjà trop tard pour présenter une quelconque candidature. Sérieusement, personne n'aurait osé le risque de venir, sans se ridiculiser, postuler, aussi tardivement, à la magistrature suprême.
Car cela ne se fait pas, tout simplement. Nul ne sera porté par la cooptation ou imposé par la fraude, la triche et la force. Seul le peuple choisira le meilleur, parmi les parcours, les compétences et les idées que chacun compte mettre au service de notre cher pays. Imaginez que tout cela soit possible dans une Algérie apaisée qui se serait résolument engagée dans une trajectoire de construction politique moderne, sereinement mise à l'abri des menaces géopolitiques par une conscience collective d'un avenir et d'un destin communs, et définitivement solidifiée par la stabilité construite sur la démocratie et ses credo, liberté, transparence et alternance pacifique au pouvoir. Imaginez un seul instant, une telle belle victoire politique d'un pays méditerranéen, situé au carrefour de l'humanité, à une passerelle de l'Europe, incontestablement la meilleure porte ouverte sur le reste de l'Afrique, un continent élu pour devenir le moteur de la croissance mondiale.
Quel espoir naîtrait si les Algériens se mettaient tous à rêver et exorciser les démons qui habitent une contrée aussi bien pourvue par la providence. Il fera tellement bon d'y vivre que personne ne songera à la quitter. Seul le rêve est capable de sortir le pays de cette longue nuit de cauchemar qui broie nos espoirs et brise notre existence. Quelle malédiction que celle de voir tout un pays tourner le dos à une telle espérance.
Bloqué par une crise politique, inextricable et dangereuse, l'Algérie est à un moment difficile et crucial de son histoire. Demain se déroulera l'élection présidentielle, on se demande encore si elle aura lieu et si le Président, très diminué par la maladie, incapable d'assumer les fonctions présidentielles, totalement absent, va briguer un 5e mandat ou non. Quelques jours seulement nous séparent des délais légaux pour la convocation du corps électoral, et aucune candidature sérieuse ne pointe à l'horizon. Le régime mis en place par le chef de l'Etat depuis son arrivée au pouvoir il y a 20 ans, n'a pas été capable, lui-même, de produire une alternative, voire d'organiser sa propre succession.
A un peu plus de trois mois de l'élection présidentielle, on en est toujours aux tiraillements entre les ego et les ambitions claniques dont le résultat naturel, nous le voyons, est le maintien du pays dans le cercle vicieux du sous-développement et du désespoir. C'est de ces situations d'incertitude où se télescopent vils et mesquins intérêts que découlent les grandes déperditions, les grands crises et les grandes menaces. Aujourd'hui, le patriotisme est de mettre l'Algérie sur la voie du changement serein. Le nationalisme est de la libérer définitivement des politiques qui l'ont conduite à l'échec. La prochaine échéance électorale en est-elle une occasion ou le saut dans l'inconnu '
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)