Algérie

Le deuxième Sommet mondial sur la société de l?information se présente comme des poupées russes. Il faudra beaucoup d?efforts et de persévérance pour établir les enjeux véritables. L?épisode le plus médiatisé fut, il est vrai, l?invitation adressée par le président tunisien au Premier ministre israélien. Une obligation du pays hôte, mais à haute signification politique. C?est aussi au nom de cette alternance que ce sommet se tient dans un pays du Sud. Mais cela ne réduira pas la fracture numérique entre les deux hémisphères ou encore entre les riches et les pauvres. Comme à Genève, il y a deux années, une telle carence sera encore une fois relevée. Mais il en existe une, entre pays riches cette fois à peine contrariés par quelques puissances dites émergentes, comme le Brésil, la Chine et l?Inde. Cette fois, la fracture est tout simplement verticale et elle est visible à la dimension des délégations et aux dossiers qui remplissent leurs bagages. Pas d?improvisation ni d?angélisme d?ailleurs. Tout est calculé au plus près pour ne rien laisser au hasard, comme ce sigle de l?UIT (Union internationale des télécommunications) porté sur les documents de la conférence, qui donne un cachet universel à l?objet de cette rencontre, mais qui, replacé dans le contexte des discussions, apparaît comme un simple alibi. L?ONU renvoie aux Etats, mais il en est - les Américains surtout - qui rappellent qu?internet est une invention privée. Sur ce terrain, les fractures deviennent effectivement multiples, parce que cette toile est devenue une fabuleuse affaire, et plus que cela, celui ou ceux qui la détiennent, non seulement deviendront riches, mais seront aussi puissants, parce qu?ils pourront contrôler tout ce qui se dit et s?écrit à travers l?ensemble de la planète. Un pari fabuleux sans risque ni pollution et à haute valeur ajoutée. Le caractère privé de cet outil sera rappelé, et des Etats, avec l?usage qu?ils font d?internet et de tous les outils de la communication, donneront les arguments, et certainement plus qu?il n?en faudra, à ceux qui entendent défendre ce principe. L?autre concept qui sera développé à Tunis est la normalisation, c?est-à-dire les normes. Et inutile de dire que celles-ci pourraient être celles du pays ou groupe de pays dominants. Un monopole quoi ! On disait de ce siècle qu?il était celui de la communication, et on se rend compte que c?est aussi un marché et un moyen de domination.
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