Algérie - Revue de Presse


Khaled Bounedjma installe son Cnes La Coordination des enfants de chouhada (CNEC) a désormais « son CNES ». Khaled Bounedjma, son président, celui qu?on connaissait depuis déjà l?automne dernier, fervent défenseur de l?amnistie générale, a installé, en marge de la conférence nationale tenue jeudi à Oran, son conseil social et économique. Mais, bien avant cela, le théâtre Abdelkader Alloula s?est avéré exigu pour abriter un tel rendez-vous avec les délégations venues des 46 wilayas. Le leader de cette organisation n?a à aucun moment oublié d?évoquer Bouteflika à chaque détour de ses phrases. L?orateur entame son discours en sollicitant de cette assistance le silence pour pouvoir bien la sensibiliser autour du sujet du jour : partisan du oui à l?amnistie, il ne s?efforce même pas de s?encombrer d?arguments dès lors que « c?est le président de la République qui le dit. » Mais, au-delà du discours, il y a le concret : un conseil social et économique a officiellement vu le jour, hier, au sein de cette coordination. Cette commission mise en place est composée de 48 membres, avec une moitié issue des propres structures de la CNEC, pendant que l?autre est appelée à être élargie « à des personnalités choisies par les états-majors des structures locales. » La CNEC jongle avec les slogans Elle faisait de la politique (même si elle s?en défend avec le leitmotiv « c?est une ONG apolitique »), et maintenant elle se passionne pour l?économie et le social... A la CNEC, on ressent de plus en plus le besoin d?une activité autre que la défense des intérêts moraux et matériels des enfants de chouhada, « quitte à jongler avec les slogans. » « Légitime et ambitieuse. » Voilà les deux qualificatifs employés hier par le leader de cette coordination pour parler de l?amnistie. Une question qui a flotté à la surface du discours, devant une assistance visiblement « débranchée » face à tout ce qui est théorique, composée pour une bonne partie de femmes et qui a tenu à plusieurs reprises à chahuter son chef de file pour, notamment, dire tout « son désarroi et sa déception », après avoir soutenu un président élu mais sans, toutefois, « voir le retour tant attendu de l?ascenseur. » Une situation qui a provoqué, maintes fois, de petites poussées de fièvre dans la salle du TRO. Une ambition dévoilée Ce CNES devait prendre forme en fin de journée. Alors, un CNES bis ? Une chose est sûre : la structure ne semble pas, en tout cas, manquer d?ambitions. Des ambitions grandioses même et...dans tous les domaines : social d?abord, économique ensuite. Dans le sillage des privatisations, « la récente annonce de la vente de 110 entreprises publiques, par exemple, sans consultation préalable de cette organisation de masse, a fortement motivé le staff de Bounedjma pour penser à une telle initiative. » « Si on avait su à temps, certains parmi nous, ici présents, auraient pu peut-être acheter », dira l?orateur au milieu d?une foule visiblement acquise à la cause. Formuler un « parterre de propositions » pour le livrer aux pouvoirs publics : l?ambition de la CNEC vient d?être dévoilée franchement, hier, par son patron. Depuis quelques mois déjà, il l?avait d?ailleurs bien promis devant la presse... Et les responsables politiques, « quand ils ne prennent pas en compte » les intérêts matériels de ces organisations de masse, « se doivent de concéder des espaces d?initiatives. » Un discours visiblement « bien porteur » pour une assistance qui a brillé, hier, par son hostilité envers « tout ce qui sort du cadre de la défense des intérêts moraux et matériels de la famille révolutionnaire. » Sauf que, ceci tombe mal puisque étant loin de choisir, faut-il le souligner, la bonne conjoncture. Une conjoncture marquée par « le rappel à l?ordre » du chef de l?Etat que « l?heure est désormais à la fin des privilèges pour la légitimité révolutionnaire. »



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