Algérie

En prévision de la visite de Sarkozy Constantine, un chantier à ciel ouvert


Qu'on se le dise, aux Algériens qui doivent patienter de pouvoir vivre, non plus par procuration mais en temps réel, la visite annoncée du Président français Nicolas Sarkozy en Algérie, les 3, 4 et 5 décembre prochains -un événement dont on dit qu'il serait le plus décisif de tous les cycles de refondation des relations algéro-françaises de ces dix dernières années-, il serait bien imprudent de vouloir leur offrir, avant l'heure, un feuilleton univoque et préfabriqué à l'enseigne d'une idylle, il est vrai, trop longtemps contrariée. A la vérité, cela pourrait bien être un épisode majeur, avec des personnalités de premier plan, une savante addition «d'arrière-plans» historiques, de nombreuses volte-face et autant de rebondissements. En attendant, à Constantine, une ville qui a eu pour rappel, sous le soleil de l'indépendance, le privilège d'accueillir en 1975, un chef l'Etat français, en l'occurrence M. Valéry Giscard d'Estaing et où, il avait, se souviennent certains, aux côtés du défunt Président Houari Boumédiène, pris un «bain de foule» du côté de la mosquée Emir Abdelkader, alors en chantier, on a déjà commencé à planter le décor. Pour être à la hauteur du rendez-vous, la capitale de l'Est, réputée pour être une authentique manufacture d'émois politico-médiatiques improbables et de «squats» autoproclamés de la mémoire, s'est attelée, en tous cas, presque exclusivement ces dernières semaines, sans préjudice des symphonies en sous-sol et des malentendus endémiques, pour le meilleur et pour le pire, à parfaire sa métamorphose. Constantine offre, aujourd'hui, le spectacle d'un vaste chantier à ciel ouvert: un peu partout des escouades d'ouvriers ont pris possession de la ville et les travaux vont bon train, avec une accélération nette ces derniers jours, tous dédiés à la réfection des routes et des trottoirs, à l'aménagement des espaces verts, à revisiter les réseaux d'assainissement et ceux de l'évacuation des eaux de pluie, etc. Cette opération de réhabilitation, menée au pas de charge, même si elle sacrifie, comme de coutume, au rituel ravalement de façades -question de gommer la face honteuse d'un tissu urbain disqualifié-, a touché, aussi, certains édifices publics, à l'image du siège de la wilaya et des quartiers entiers de la ville jusqu'aux endroits où le Président Sarkozy ne risquent pas de mettre les pieds. En gros et dans le détail, sur le «Vieux Rocher» on veut faire bonne figure, la mosquée Emir Abdelkader, depuis le temps, ayant poussé, des immeubles et des cités universitaires, aussi, un stade, des autoroutes, des hôpitaux, des maisons de la culture... comme quoi l'antique Cirta, au passé glorieux, avec 2.500 ans d'histoire, mais plus sûrement, aujourd'hui, des ruines et des maisons effondrées, au-dessus «du gouffre trois fois éventré», croît sans cesse. Le chantier ainsi ouvert et dans l'urgence, aurait mobilisé, dit-on, une enveloppe financière qui avoisinerait, environ, les 30 milliards de centimes. A Constantine les coups de pelleteuses, payées au prix fort, au motif de la visite du président français, se sont même invités dans la campagne des élections locales du 29 novembre prochain, avec quelques réactions mitigées de certains partis, qui y ont trouvé, là, une occasion propice pour faire un peu «d'agit prop». Ce qui ne simplifie pas les choses, l'homme de la rue peine à évaluer l'ampleur des enjeux politiques et autres, induits par cette visite du Président Sarkozy à Constantine.


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