Algérie

En l’absence de Rafik Abdelmoumène, principal inculpé




Le procès Khalifa a débuté hier Le procès tant attendu par l’opinion nationale et qui risque de connaître une médiatisation certaine en ce début d’année 2007, a débuté hier à la Cour de Blida. Il s’agit, bien sûr, du procès Khalifa. Mais comme annoncé dans notre édition d’avant-hier, l’ex-Golden boy a brillé par son absence. Khalifa Rafik Abdelmoumène, réfugié à Londres depuis 2003, sera ainsi jugé par contumace. Son extradition n’a pas été obtenue de la justice britannique, officiellement, parce que la convention d’extradition signée entre Londres et Alger en juillet dernier n’ayant pas encore été ratifiée. Cette situation fait dire à la vox populi que c’est les lampions qui vont trinquer, une fois de plus. Toujours est-il que la présidente du tribunal a procédé, au début de l’audience, à l’appel des 104 inculpés. Dix accusés, dont sept sont en fuite et trois ne se sont pas présentés, manquaient à l’appel. D’autres, comme le P-DG du groupe Saidal, M. Ali Aoun, ont comparu libres. Les autres, dont une figure du sport national en la personne de Ighil Méziane, ancien sélectionneur de l’équipe nationale de football, se sont constitués prisonniers à la veille du procès ou étaient en détention préventive depuis plus de deux ans. Pas moins de 500 personnes, entre prévenus, témoins et avocats de la défense et de la partie civile, seront présentes. C’est dire qu’il y a foule parmi les acteurs directs dans ce procès. A cela s’ajoute un nombre assez important de curieux et probablement des victimes parmi le public qui voulait à tout prix assister au procès du «hold-up du siècle» pour reprendre la phrase de l’ex-chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. La Cour de Blida, dans de telles conditions, a été placée sous haute surveillance à travers un dispositif sécuritaire renforcé. Selon la présidente, les audiences devraient se dérouler en deux séances chaque jour. Les accusés doivent répondre d’une trentaine de chefs d’accusation, dont ceux de faillite frauduleuse, association de malfaiteurs, abus de confiance, détournement de fonds, falsification de documents officiels, faux et usage de faux, corruption, vol qualifié, escroquerie. Devant l’ampleur des faits et aussi des prévenus, il faudrait s’attendre à ce que ce procès dure plusieurs semaines. A noter qu’un nombre important de témoins devront défiler devant le tribunal et parmi eux des personnalités politiques, et non des moindres, jugez-en : le ministre des Finances Mourad Medelci, le ministre d’Etat Abbou Djerra Soltani, ou encore le SG de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. Un trou de plus de 3 milliards de dinars Dans son premier volet, le procès portera sur un «trou» de 3,2 milliards de dinars constaté dans la caisse principale de la banque, à la suite d’irrégularités dans la gestion des dépôts et de non-observation des règles dans l’octroi des crédits. Trois autres volets de ce scandale seront examinés ultérieurement. Mais avant cela, il faut revenir un peu à certains événements pour fixer le point de départ des déboires de l’empire Khalifa. En effet, au mois de février 2003, à l’aéroport d’Alger, trois cadres de la Khalifa Bank sont pris la «main dans le sac» en train de faire sortir frauduleusement une mallette contenant deux millions d’euros. Les événements s’enchaîneront alors à une allure endiablée qui mènera en peu de temps à la mise en faillite du groupe en juin 2003. Et c’est là que l’ampleur du désastre se révèle au grand public, notamment à travers des dépôts faramineux d’organismes publics dans cette banque. A cela s’ajoute le malheur de centaines de petits épargnants qui ont perdu leurs avoirs dans ce scandale. Rafik Khalifa a connu la gloire en édifiant, en un temps record, un groupe qui faisait un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars et employait quelque 20.000 p0ersonnes. La colonne vertébrale de cet empire financier: Khalifa Bank.L’on s’attend à ce que le procès de la Khalifa Bank soit suivi par d’autres concernant les sociétés satellites du groupe: Khalifa Airways ou encore Khalifa TV. A rappeler également que Rafik Khalifa a réussi à pénétrer la jet-set française à coup de soirées bien arrosées mais aussi très très bien rémunérée. Il a ainsi fait bénéficier de ses largesses de grandes vedettes françaises, parmi les plus célèbres Gérard Depardieu et Catherine Deneuve. Selon la loi, les accusés qui seront reconnus coupables encourent jusqu’à dix ans de prison et de lourdes amendes.





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