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En attendant la signature d'un accord de libre-échange



En attendant la signature d'un accord de libre-échange
L'Algérie reste encore un marché-cible pour la Turquie même si la signature d'un accord de libre-échange entre les deux pays n'est pas encore concrétisée.Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)En visite officielle dans notre pays, mercredi et jeudi derniers, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a pu conforter la position de la Turquie en tant que partenaire commercial mais aussi investisseur leader en Algérie.Une position que les intervenants des deux pays au Forum d'affaires algéro-turc, organisé mercredi soir à l'hôtel Sheraton-Club-des-Pins et auquel 500 opérateurs algériens et turcs ont participé, ont estimée certes favorable mais encore insuffisante. Ainsi, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), Laïd Benamor, mais aussi le président turc, le président de l'instance patronale privée turque DEIK, Omer Cihad Vardan ainsi que le président du Conseil d'affaires algéro-turc, Emre Aykar, plaideront pour l'intensification des échanges commerciaux bilatéraux, en en portant le volume actuel (près de 5 milliards de dollars), à 10 milliards de dollars à l'horizon 2016.Au-delà de la nécessité de lever les entraves au commerce, comme le souhaite l'auguste hôte turc, d'impulser une perspective régionale, méditerranéenne, la progression de la coopération commerciale demeurera cependant encore imparfaite, dans la mesure où les deux pays ne sont pas liés par un accord de création d'une zone de libre-échange.Un accord dont la signature est souhaitée par l'establishment politique et économique turc, ayant été déjà évoquée lors de la visite en juin 2013 de M. Erdogan, alors Premier ministre de son pays. Et un souhait que le président du conseil d'affaires algéro-turc, Emre Aykar, estimant que cet accord «doit être signé le plus tôt possible», formulera sans réponse de la partie algérienne.Une visite également bénéfique pour la Turquie dont l'approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) algérien est bien consolidé. Ainsi, une convention portant prolongation d'un contrat de livraison de GNL pour dix années supplémentaires avec augmentation de 50% du volume avait été signée mercredi entre les ministres de l'Energie des deux pays.Une coopération bilatérale énergétique qui pourrait s'élargir à la prospection, la valorisation des engrais, la pétrochimie, les énergies renouvelables”'représentant actuellement un volume de près de 3 milliards de dollars, notamment engagés dans les secteurs de la sidérurgie et des textiles, voire d'une dizaine de milliards de dollars en considérant les marchés de la construction, les investissements turcs en Algérie sont appelés à davantage de consolidation, de diversification. C'est ce que plaidera le président Recep Erdogan, exprimant le souhait d'une participation turque intense dans les grands projets de réalisation d'infrastructures en œuvre en Algérie, d'un transfert de savoir-faire dans le domaine du logement.Relevant les performances du modèle entrepreneurial turc, le Premier ministre Abdelmalek Sellal invitera ainsi les capitaines d'industrie turcs à s'engager dans le programme de «renouveau» économique et social qui a été impulsé en Algérie à moyen terme, dans le cadre de projets rentables et mutuellement bénéfiques.«Nous soutenons les hommes d'affaires turcs à découvrir en Algérie les opportunités d'affaires» dans le BTPH et autres secteurs, assurait le président du conseil d'affaires algéro-turc, Emre Aykar qui avait souligné que l'Algérie figure parmi les «marchés cibles» des PME turques. En ce sens, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb citera une série de secteurs qui peuvent faire l'objet de partenariats entre les entreprises algériennes et turques, tels la mécanique, l'électronique, la câblerie, le transport, outre les possibilités de développer la coopération en matière de formation, de renforcement des capacités techniques et managériales et d'expertise.Comme il s'agira de conforter l'implantation des entrepreneurs turcs en Algérie, le Premier ministre estimant que le nombre des opérateurs turcs en Algérie, quelque 941 sociétés doit être porté à 1?500 à terme. Cela même si des contraintes persistent pour les entrepreneurs turcs dans le secteur de la construction, indiquera Emre Aykar lors du Forum.Il s'agit essentiellement de difficultés et de lenteurs dans l'obtention des visas d'accès et permis de travail pour les travailleurs turcs, le non-règlement du problème des cautions bancaires, non reconnues par les banques algériennes et qui génèrent des surcoûts, et du double paiement des cotisations de sécurité sociale.Un marché de la construction qui représente quelque 6 milliards de dollars, indique-t-on et qui est appelé pourtant à progresser. Certes, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb évoquera l'engagement de l'Etat algérien à lever toutes contraintes en matière d'investissement et à fournir les aides et accompagnement adéquats. Cela étant, l'Algérie et la Turquie semblent soucieuses d'être davantage présentes, offensives sur les marchés étrangers, notamment en Afrique, en paraphrasant le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Une vocation qui a dû être appuyée hier à Malabo en Guinée équatoriale, pays hôte du Sommet Afrique-Turquie.


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