Algérie

En attendant d'autres pays: L'Espagne, l'Irlande et la Norvège reconnaissent l'Etat de Palestine



Mercredi 229e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 35.709 martyrs et 79.990 blessés, a annoncé hier le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. La même source a indiqué que l'occupation a commis, mardi, pas moins de 6 massacres faisant 62 martyrs et 138 blessés arrivés dans les hôpitaux, et qu'un certain nombre de victimes se trouvent toujours sous les décombres et sur les routes que les ambulances ne peuvent atteindre en raison des bombardements. Hier, l'armée sioniste a bombardé plusieurs régions à Ghaza faisant plusieurs dizaines de martyrs et de blessés.

Un bombardement israélien sur le quartier d'Al-Sabra, au sud de Ghaza, a fait 2 martyrs et un blessé. Des tirs d'artillerie sur le centre de la ville de Rafah ont fait un martyr et des blessés.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que 6 Palestiniens sont tombés en martyrs dans un bombardement ciblant une maison de la famille Abu Zaïda dans la région de Bir al-Na'ja, à l'ouest du camp de réfugiés de Jabalya, dans le nord de la bande de Ghaza.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que, mercredi à l'aube, l'armée israélienne a étendu son incursion dans la ville de Rafah, en avançant vers l'ouest sur une distance de 1,5 kilomètre le long de l'axe de Philadelphie adjacent à la frontière égyptienne, sous un feu nourri.

Hier, les forces d'occupation continuaient d'assiéger l'hôpital Al Awda pour le quatrième jour consécutif. Le Directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a lancé une alerte sur la situation du personnel et des patients de l'hôpital. Ghebreyesus a déclaré qu'environ 148 employés, 22 patients et leurs accompagnants restaient « piégés à l'intérieur » de l'hôpital depuis dimanche.

A Ghaza, la situation humanitaire s'aggrave davantage. Mardi, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déclaré avoir suspendu les distributions de nourriture à Rafah, dans le sud de Ghaza, en raison du «manque de fournitures» et du «manque de sécurité». Mercredi, l'UNRWA a indiqué dans un billet sur la plateforme X que «75% de la population de Ghaza a été déplacée de force» et qu'un «grand nombre de ces personnes ont été déplacées jusqu'à quatre ou cinq fois» depuis le début de l'agression sioniste.

La dernière vague de déplacements forcés a commencé le 6 mai dernier lorsque l'armée israélienne a ordonné aux populations de l'est de Rafah de partir. Depuis lors, l'ONU a déclaré hier que plus de 900.000 personnes avaient fui Rafah. L'UNRWA a précisé mardi que ses installations, dans la seule ville de Khan Younes, utilisées comme abris pour les Palestiniens déplacés de force, ont vu leur taux d'occupation augmenter de 35% depuis le 6 mai.

Reconnaissance de la Palestine : d'autres pays de l'UE pourraient s'y joindre

L'Irlande, l'Espagne et la Norvège ont annoncé mercredi qu'elles reconnaîtraient un État palestinien le 28 mai, espérant que d'autres pays occidentaux suivraient leur exemple.

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a déclaré que cette décision visait à accélérer les efforts pour arriver à un cessez-le-feu à Ghaza. «Nous espérons que notre reconnaissance et nos raisons contribueront à ce que d'autres pays occidentaux suivent cette voie, car plus nous serons nombreux, plus nous aurons de force pour imposer un cessez-le-feu, pour parvenir à la libération des otages détenus par le Hamas, pour relancer le processus politique pouvant conduire à un accord de paix», a-t-il déclaré. «Le Premier ministre (Benjamin) Netanyahu n'a pas de projet de paix pour la Palestine», a ajouté M. Sanchez devant les députés. Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, a annoncé hier également que son pays «reconnaît un État palestinien» et qu'il était confiant que «d'autres pays nous rejoindront dans les semaines à venir».

«Il n'y a pas d'avenir pour la version extrême du sionisme qui alimente la violence des colons et l'accaparement des terres. Le peuple palestinien mérite un avenir plein d'espoir et de paix. Il n'y a pas de paix sans égalité, et il est important que notre décision ne soit pas interprétée à tort comme un acte hostile à l'égard d'Israël. La reconnaissance est un message adressé au peuple palestinien : nous respectons vos aspirations à vivre librement et à contrôler vos affaires», a ajouté Simon Harris, selon des propos rapportés par Al Jazeera. A Oslo, le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, a déclaré que la seule solution politique possible entre Israéliens et Palestiniens était «deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité».

Pour la Norvège et l'Irlande, la démarcation des deux États devrait être basée sur les frontières d'avant 1967.

D'après le décompte de l'Autorité palestinienne, 142 pays des 193 Etats membres de l'ONU ont jusqu'à présent annoncé qu'ils reconnaissaient un Etat palestinien. En mars dernier, à Bruxelles, les dirigeants slovène et maltais avaient signé un communiqué commun avec Madrid et Dublin dans lequel les quatre pays faisaient part de leur volonté de reconnaître l'Etat de Palestine. Le gouvernement slovène a même adopté, le 9 mai, un décret pour la reconnaissance d'un Etat palestinien, comptant l'envoyer au Parlement pour approbation d'ici au 13 juin.

Le Hamas, l'OLP et des pays arabes saluent la démarche

Le mouvement palestinien Hamas a salué mercredi la reconnaissance de l'Etat de Palestine par trois pays européens comme une «étape importante», tandis que l'OLP a parlé de moments «historiques».

«Nous considérons cela comme une étape importante vers l'affirmation de notre droit à la terre et à l'établissement d'un Etat palestinien avec El Qods pour capitale», a déclaré le Hamas dans un communiqué, en appelant «les pays à travers le monde à reconnaître (leurs) droits nationaux légitimes». Un haut responsable du mouvement a estimé, pour sa part, que ces reconnaissances étaient le résultat de la «courageuse résistance» palestinienne et «de la persévérance historique du peuple palestinien».

«Nous pensons qu'il s'agit d'un tournant dans la position internationale sur la question palestinienne», a déclaré à l'AFP Bassem Naïm.

De son côté, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a salué des «moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (...) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d'oppression, d'abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été soumis», a déclaré Hussein al-Sheikh, secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP, sur le réseau social X.

La décision a été également saluée par plusieurs pays arabes, dont le Qatar, la Jordanie et l'Arabie Saoudite. L'ancien leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui milite depuis plusieurs années pour la reconnaissance de l'Etat de Palestine, a lui aussi salué, dans une déclaration à Al Jazeera, la décision des trois pays. «La reconnaissance de l'État palestinien par la Norvège, l'Irlande et l'Espagne est un message adressé aux autres pays européens et à Washington. Il est temps pour le gouvernement britannique de reconnaître un État palestinien. La Palestine a besoin de reconnaissance et d'une voix européenne pour soutenir la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies. La décision des trois pays européens de reconnaître un État palestinien résulte de la pression de leurs bases populaires», a-t-il déclaré.


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